"Il y a trop de monde", lâche, agacé, un touriste français bloqué par la foule devant la fontaine de Trevi. Depuis plusieurs années, l'un des monuments les plus emblématiques de Rome étouffe sous la marée humaine qui le submerge tous les jours.
"Il faudrait plus d'ordre, sinon la visite n'est pas agréable", estime Rafel Llerat, un visiteur de 44 ans venu d'Espagne.
La place de Trevi, où se dresse la célèbre fontaine du XVIIIe siècle classée au patrimoine mondial de l'Unesco, est nichée au coeur d'un lacis de ruelles dans un espace réduit du centre historique de Rome, vite encombré par le flot quotidien de touristes.
Une quinzaine de policiers municipaux sont déjà chargés de réguler l'espace et de veiller sur le chef d'oeuvre du Bernin. Avec leurs sifflets, ils rappellent à l'ordre les visiteurs au moindre comportement inconvenant.
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"Non, ce n'est pas possible d'aller dans cette zone, vous risquez d'abîmer le marbre", lance l'un d'eux à une touriste qui tente de manger sa glace au bord de la fontaine.
Il y a trois semaines, une rixe avait éclaté entre une jeune touriste néerlandaise et une italo-américaine de 44 ans, toutes les deux ayant jeté leur dévolu sur un endroit stratégique pour prendre une photo.
"C'est un des lieux les plus beaux de Rome, il faudrait que les gens soient plus éduqués: ils devraient comprendre que l'on se trouve face à un monument", souligne Valentina Baldi, une Toscane de 48 ans.
Il est de coutume de jeter une pièce de monnaie en tournant le dos à la fontaine, une superstition qui assure de revenir un jour dans la Ville éternelle.
Face au nombre croissant de visiteurs, la mairie de Rome a plusieurs fois émis le souhait d'installer un accès contrôlé à l'oeuvre baroque, qui vient juste d'être restaurée, pour désengorger le site.









