Il s'agit d'une "flashmob russophobe", titre le quotidien Izvestia, tandis que le journal Nezavissimaïa Gazeta rappelle qu'"il n'y avait encore jamais eu d'expulsions coordonnées".
"La relation entre la Russie et l'Occident entre dans une période de Guerre froide à part entière", résume l'analyste Fiodor Loukianov dans les pages du quotidien Vedomosti, estimant que les expulsions "sont particulièrement destructrices pour les relations russo-américaines".
"Ce n'est pas la fin de l'escalade, il est clair qu'elle va s'aggraver, on s'attend à des mesures encore plus sévères qu'avant, des sanctions économiques contre la Russie", prévient-il.
Selon le quotidien Kommersant, ces "mesures à la sévérité sans précédent (...) ne sont qu'une nouvelle aggravation des relations entre la Russie et les Occidentaux".
Pour la radio indépendante Ekho Moskvy, "toute la politique de la Russie concentre son énergie dans l'autodestruction depuis 2014", année de l'annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée par Moscou, qui a été suivie par une série de sanctions occidentales. "Plus la relation entre la Russie et l'Occident est mauvaise, mieux se porte le président" Vladimir Poutine, assure Ekho Moskvy. "Si vous êtes dans une citadelle assiégée, vous devez constamment provoquer les attaques (...) sinon votre légitimité est perdue."
Vingt-trois pays, dont 16 membres de l'Union européenne, ont décidé d'expulser au moins 116 diplomates russes, dans le cadre de représailles du camp occidental après l'empoisonnement de l'ex-espion russe Sergueï Skripal sur le sol britannique le 4 mars, perpétré selon Londres par Moscou.
Washington mène de loin le mouvement avec l'expulsion de 60 diplomates russes considérés comme des "agents de renseignement" (48 dans diverses missions aux Etats-Unis, et 12 à la mission russe auprès de l'ONU) et la fermeture du consulat de Russie à Seattle, sur la côte ouest.
Moscou a aussitôt dénoncé un "geste provocateur" et promis de riposter à son tour. "La Russie n'a jamais eu et n'a rien à voir avec cette affaire", a répété le Kremlin.