Voici un aperçu de la situation:
A Monchique, une ville à proximité de laquelle les flammes se trouvaient lundi matin avant qu'une accalmie n'intervienne, la situation était à nouveau "complexe", a déploré dans la soirée Abel Gomes, l'un des responsables des services de la protection civile. Et ce, a-t-il ajouté, à la suite de "réactivations d'une grande intensité" du feu de forêt qui s'est déclenché vendredi dans la chaîne de montagnes du sud du pays.
Quelques heures plus tôt, Jorge Botelho, le président de la Commission de la protection civile de Faro (sud), avait affirmé que "95% du périmètre" de cet incendie était désormais "sous contrôle", précisant toutefois qu'"entre 15 et 20.000 hectares" étaient au total partis en fumée. Le sinistre, qui mobilisait lundi soir plus de 1.000 pompiers, a fait 24 blessés dont un grave dans la nuit de dimanche à lundi, ont dit les services de secours.
De l'autre côté de la frontière, les pompiers espagnols parvenaient à prendre contrôle d'un incendie qui s'est déclaré dimanche à Almonaster la Real, dans la province de Huelva, en Andalousie (sud-ouest), une région de pins et d'eucalyptus. La situation "a évolué dans le bon sens" grâce à "l'absence de vent", ont annoncé les pompiers d'Andalousie qui ont mobilisé 12 avions bombardiers d'eau.
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La vague de chaleur a fait sept morts depuis la semaine dernière, dont un homme de 81 ans lundi en Estrémadure (sud-ouest), tandis qu'un Allemand de 40 ans a perdu la vie des suites d'un arrêt cardiaque dimanche sur un des chemins du pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle, dans la région de Caceres (est). Les températures restent élevées, surtout dans le sud-ouest où elles devraient tutoyer les 40-42°C. Et inutile de compter sur la fraicheur nocturne : il a fait 35,1°C à minuit dans la ville de Zorita (sud-ouest).
Les aiguilles du clocher de la cathédrale d'Utrecht (centre) ont cédé sous les températures et ne tournent plus depuis vendredi matin, 11H23. Les métaux à l'intérieur de l'horloge se sont distendus, bloquant les rouages issus de l'an 1857. L'horloge devait être réparée lundi sous une chaleur de nouveau tropicale pour les Pays-Bas : jusqu'à 34°C.
Dans la région de Rotterdam, la baisse du niveau des rivières a entraîné une entrée trop importante d'eau salée. Aussi, l'Institut national pour la gestion des eaux (Rijkswaterstaat) a ouvert des barrages pour envoyer de l'eau douce de l'intérieur des terres en direction de la mer, obligeant les navires en provenance d'Allemagne à faire un détour pour rejoindre le plus grand port européen.
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La Belgique a connu dimanche sa 51e "journée d'été", pendant laquelle la température maximale a atteint ou dépassé les 25°C. Le record remonte à l'été 1947 (66 journées d'été). Mardi, les maxima prévus étaient de 31°C ou 32°C sur le littoral et jusqu'à 36°C en Campine (nord-est), selon l'Institut.
En France, les températures les plus élevées étaient attendues lundi et mardi, avec 37°C à Bordeaux (sud-ouest), 36°C à Paris ou encore à Lyon (est). Cette hausse des températures s'accompagne d'une augmentation de la pollution à l'ozone notamment dans la région parisienne, le sud et l'est, et des restrictions sont en conséquence imposées à la circulation automobile.
Un supermarché d'Helsinki, K-Supermarket, a offert à ses clients l'asile climatique, les autorisant à dormir dans ses locaux climatisés pendant le week-end. Pour cause de chaleur, la rentrée des classes n'a eu lieu que pendant la matinée de lundi avant une après-midi libre dans au moins trois écoles de Trier, en Rhénanie-Palatinat (ouest), où les températures devaient atteindre autour de 34°C. D'autres écoles devaient suivre l'exemple en ce jour de rentrée scolaire pour un million d'élèves dans trois Etats allemands. En cas de surchauffe dans les classes, l'autre option était une excursion en forêt.
Selon Profel, l'Organisation européenne des industries transformatrices de fruits et légumes, dont le siège est à Bruxelles, la situation est "la plus sérieuse vécue par les producteurs et transformateurs de légumes au cours des 40 dernières années". "Avec le temps chaud et sec qui a persisté en juillet sur la majeure partie du continent, les légumes ont continué à souffrir et les rendements des récoltes ont chuté fortement".