"Vu le niveau historique des émissions de gaz à effet de serre, les pertes aux Etats-Unis pourraient atteindre des centaines de milliards de dollars dans plusieurs secteurs d'ici la fin du siècle", explique le dernier "National Climate Assessment", une "évaluation" mandatée par le Congrès américain et rédigée par plus de 300 scientifiques.
"Sans des efforts substantiels et soutenus pour l'atténuer au niveau mondial et d'adaptation au niveau régional, le changement climatique va affecter de manière de plus en plus négative les infrastructures et les biens américains et ainsi que le taux de croissance économique au cours de ce siècle", insistent ses auteurs.
"Les conséquences du changement climatique au-delà de nos frontières vont affecter de plus en plus notre commerce et notre économie, notamment les prix à l'import et à l'export ainsi que les entreprises qui ont des investissements et des chaînes d'approvisionnement à l'étranger", préviennent-ils dans ce texte de plus de 1.000 pages.
Donald Trump, qui a par le passé qualifié de "canular" le changement climatique et doute de ses causes humaines, a remis récemment en cause le rapport de l'an dernier. Cette étude, qui concluait que le changement climatique était bien réel et résultait probablement des activités humaines, avait pourtant reçu le feu vert de la Maison Blanche pour être rendue publique.
Il y a seulement deux jours, le président des Etats-Unis, qui a retiré en 2017 la première économie mondiale de l'accord de Paris sur le climat, a une nouvelle fois invoqué la météo pour prouver le bien-fondé de son scepticisme. "La vague de froid brutale et prolongée peut battre TOUS LES RECORDS - Qu'est donc devenu le réchauffement climatique?", a-t-il fait mine de s'interroger dans un tweet.
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Le rapport gouvernemental a été publié en plein pont de Thanksgiving, une période de fête au cours de laquelle les Américains ont le plus souvent l'esprit tourné vers les repas en famille ou les achats du "Black Friday". Un timing qui a soulevé les interrogations des journalistes spécialisés.
Une porte-parole de l'Agence nationale océanique et atmosphérique (NOAA) a déclaré que le rapport avait été publié "plus tôt que prévu", en amont de deux rencontres scientifiques importantes dans les prochaines semaines.
David Easterling, un responsable scientifique de la NOAA, a pour sa part assuré qu'il n'y avait eu "aucune interférence extérieure" dans le rapport.
Les scientifiques ont trouvé "des preuves claires et irréfutables que la température mondiale moyenne est beaucoup plus élevée et augmente plus rapidement que constaté jusque-là dans la civilisation moderne", a-t-il dit à la presse. "Et cette tendance au réchauffement ne peut être expliquée que par des activités humaines, notamment les émissions de gaz à effet de serre dans l'atmosphère."
Le niveau de la mer continue d'augmenter, et des événements extrêmes comme des pluies torrentielles et des inondations se manifestent de plus en plus souvent sur la planète, ce qui aura des "répercussions sur les secteurs économiques", a ajouté David Easterling, mettant en garde contre "des dégâts considérables pour l'économie américaine".