Le FBI a annoncé dimanche enquêter sur «une tentative d’assassinat présumée» ayant pour la seconde fois, en deux mois, visé Donald Trump, le candidat républicain étant «sain et sauf» et un suspect ayant été arrêté.
Dans un contexte de campagne présidentielle particulièrement tendue, à une cinquantaine de jours de l’élection du 5 novembre, l’ex-président, qui se trouvait sur le parcours de son club de golf chez lui en Floride, est «sain et sauf après des coups de feu (tirés) près de lui», a d’abord annoncé dans deux lignes de communiqué Steven Cheung, directeur de la communication de sa campagne, en début d’après-midi.
Le milliardaire et tribun républicain de 78 ans a lui-même transmis à la presse, via ses porte-paroles, un texto assurant en majuscules qu’il allait «BIEN!». «Personne n’a été touché. Grâce à Dieu».
Le Secret Service, police d’élite chargée de la protection des présidents, anciens présidents et personnalités politiques de premier plan, avait également annoncé une enquête sur ces tirs qui se sont déroulés «peu avant 14H00» locales (18H00 GMT).
An AR-style rifle was found outside the fence line of Donald Trump's golf course and authorities believe it belongs to the person that has been detained, senior law enforcement officials tell @NBCNews. https://t.co/UUXsCFW5A9
— NBC News (@NBCNews) September 15, 2024
Plusieurs de ses agents ont «ouvert le feu sur un homme armé» qui se trouvait près du bord du terrain de golf de Donald Trump, et un fusil AK-47 à lunette a été retrouvé, ainsi que deux sacs à dos et du matériel d’enregistrement vidéo de type GoPro, ont précisé les autorités lors d’une conférence de presse.
Le suspect a pris la fuite à bord d’une voiture noire, mais un témoin a permis à la police d’identifier le véhicule et les autorités l’ont retrouvé. «Nous avons quelqu’un en garde à vue qui est un suspect potentiel», a déclaré Ric Bradshaw, shérif du comté de Palm Beach, lors de cette conférence de presse.
Mais un responsable du Secret Service, Rafael Barros, a reconnu devant des journalistes que les autorités n’étaient «pas sûres à l’heure actuelle que l’individu ait pu tirer sur les agents». A fortiori, rien ne dit que l’homme interpellé ait ouvert le feu en direction du golf où jouait Donald Trump. Ses motivations sont d’ailleurs pour l’instant inconnues.
Fervent soutien de l’Ukraine
Les médias américains ont désigné Ryan Wesley Routh, 58 ans, comme l’auteur de la tentative d’assassinat. Les chaînes CNN et CBS ont rapporté que ce constructeur indépendant de logements à Hawaï affichait un casier judiciaire s’étalant sur plusieurs décennies, et publiait régulièrement des articles sur la politique et l’actualité, critiquant parfois M. Trump.
À maintes occasions, Ryan Wesley Routh a clairement exprimé son soutien à l’Ukraine après l’attaque russe. «JE SUIS PRÊT À PRENDRE L’AVION POUR CRACOVIE ET À ME RENDRE À LA FRONTIÈRE DE L’UKRAINE POUR ME PORTER VOLONTAIRE, ME BATTRE ET MOURIR... Puis-je être l’exemple que nous devons gagner?», avait-il écrit dans un message sur Twitter (depuis devenu X), en mars 2022.
La perspective de voir Donald Trump faire infléchir le soutien ferme des États-Unis à Kiev, s’il est élu à la présidence, pourrait être le mobile de cette tentative d’assassinat. En début de semaine, lors de son débat télévisé avec Kamala Harris, le candidat républicain avait refusé de dire s’il souhaitait que l’Ukraine gagne la guerre qui l’oppose à la Russie.
Cet événement survient dans une campagne déjà totalement folle qui a vu cet été le candidat républicain échapper à une première tentative d’assassinat, le président démocrate Joe Biden jeter l’éponge et sa vice-présidente Kamala Harris le remplacer au pied levé.
Fiasco sécuritaire
Joe Biden et Kamala Harris se sont dit «soulagés» que leur adversaire républicain soit «sain et sauf». Selon un communiqué de la Maison Blanche, le président et sa vice-présidente sont «régulièrement tenus informés par leurs équipes». Dans une publication sur le réseau social X, la candidate à la prochaine présidentielle a estimé que «la violence n’avait pas sa place en Amérique».
Le 13 juillet, l’ex-président (2017-2021), qui aspire à le redevenir, avait été blessé à l’oreille par les tirs qui avaient fait un mort et deux blessés dans l’assistance d’un meeting de campagne en Pennsylvanie, l’un des six ou sept États clés de la présidentielle, dans le nord-est du pays.
Les images de Donald Trump, du sang coulant sur le visage et le poing levé, ont fait le tour du monde et ont bouleversé la campagne pour le scrutin du 5 novembre. Ce fiasco sécuritaire avait conduit à la démission de la patronne du Secret Service et au placement en congé d’office d’au moins cinq agents de cette unité.