États-Unis: Trump demande à la Cour suprême de suspendre la loi menaçant TikTok d’interdiction

Donald Trump, président élu des États-Unis, et Shou Zi Chew, patron du réseau social TikTok.

Le président élu Donald Trump a demandé vendredi à la Cour suprême américaine de suspendre la loi qui menace «TikTok» d’interdiction imminente aux États-Unis, promettant de résoudre le contentieux autour du réseau social une fois de retour à la Maison Blanche.

Le 28/12/2024 à 07h00

Dans une lettre écrite par ses avocats et adressée le vendredi 27 décembre à la Cour suprême des États-Unis, Donald Trump a demandé la suspension de la loi menaçant d’interdiction le réseau social TikTok si sa maison mère chinoise ne le vend pas. Le président élu dit s’opposer à cette mesure «à ce stade» et vouloir résoudre la situation une fois de retour à la Maison Blanche, le 20 janvier, soit au lendemain de la potentielle entrée en vigueur de cette interdiction.

«Le président Trump ne prend pas position sur le fond du litige (…) À la place, il exhorte la Cour à suspendre la date effective d’entrée en vigueur de la mesure, afin de permettre à l’administration qui arrive de chercher une issue négociée qui éviterait une fermeture à l’échelle nationale de TikTok», précise la lettre.

En avril, le Congrès avait très largement voté en faveur d’une loi imposant à la maison mère de TikTok, ByteDance, de vendre ses activités américaines avant le 19 janvier, faute de quoi l’application serait interdite. TikTok s’est depuis tourné vers la Cour suprême, qui a accepté mi-décembre d’étudier le 10 janvier la demande d’examen de constitutionnalité de cette loi.

«Calendrier malheureux»

Donald Trump a rencontré récemment le patron de TikTok, Shou Zi Chew, dans sa résidence Mar-a-Lago en Floride, et exprimé à plusieurs reprises son soutien envers le réseau social. Initialement opposé à l’application, le futur président estime aujourd’hui qu’elle lui a permis de toucher une jeune audience.

«Le président Trump est le seul à avoir l’expertise nécessaire pour conclure des accords, le mandat des urnes et la volonté politique pour négocier une solution afin de sauver la plateforme tout en répondant aux préoccupations de sécurité nationale exprimées par l’Etat», explique la lettre de ses avocats, versée au dossier examiné par la Cour suprême.

Donald Trump avait pourtant tenté d’interdire TikTok à l’été 2020, lors de son premier mandat, à coups de décrets exécutifs qui n’avaient pas abouti. Il s’est depuis ravisé, appelant les électeurs attachés au réseau à voter pour lui. Le républicain voit dans TikTok une alternative à Facebook et Instagram, les deux plateformes de Meta, qui l’avaient temporairement exclu après l’assaut du Capitole par ses partisans le 6 janvier 2021.

«Sans précédent»

Dans une lettre séparée, également versée au dossier de la Cour suprême, une coalition d’associations -dont la puissante organisation ACLU de défense des droits civiques- dit s’opposer à la loi, qui empiète selon elles sur la liberté d’expression des utilisateurs de l’application.

«Une telle interdiction est sans précédent dans notre pays et, si elle entre en vigueur, provoquera une perturbation aux conséquences profondes dans la capacité des Américains à interagir avec le contenu et les audiences de leurs choix en ligne», écrivent-elles.

Une des solutions envisagées en cas de maintien de la loi serait que ByteDance revende ses parts à des investisseurs non chinois, une possibilité que l’entreprise a constamment repoussée. D’autant que le rachat des activités américaines, avec ses 170 millions d’utilisateurs, coûterait très cher.

Par Le360 (avec AFP)
Le 28/12/2024 à 07h00