États-Unis: Elon Musk, chef de file des soutiens de Trump dans la Silicon Valley

Elon Musk, patron et fondateur de Tesla et SpaceX, et l'ex-président américain Donald Trump à la Maison Blanche, à Washington, D.C., le 3 février 2017.

Les personnalités de droite de la Silicon Valley, longtemps isolées dans cette région particulièrement démocrate de la Californie, s’unissent désormais autour de Donald Trump. Et les millions de dollars d’Elon Musk devraient permettre à ce mouvement de gagner en puissance.

Le 17/07/2024 à 08h43

Selon la presse américaine, Elon Musk, patron de Tesla et de Space X, également propriétaire du réseau social X (anciennement Twitter) a prévu de donner 45 millions de dollars par mois à «America PAC», un «comité d’action politique» de soutien à la campagne présidentielle du républicain. Les «super PAC» sont des entités juridiques qui ne peuvent financer directement un candidat, mais peuvent dépenser sans compter pour des opérations publicitaires ou des actions de terrain.

Il y a quelques mois, Musk avait pourtant déclaré qu’il ne ferait de dons à aucun des candidats, même si l’orientation à droite de sa plateforme X et ses messages incendiaires contre la gauche ne laissaient aucun doute sur ses affinités politiques. Peu après la tentative d’assassinat de Trump samedi, il a officialisé son soutien total au candidat républicain.

D’autres personnalités du secteur des technologies, moins connues, ouvrent aussi les cordons de leur bourse pour Trump. Majoritairement masculins et blancs, les partisans de Trump dans la Silicon Valley sont unis dans leur aversion pour l’idéologie dite «woke», qui promeut selon eux la diversité et l’égalité «au détriment de l’efficacité et de l’excellence».

«Mafia PayPal»

Ils ont déroulé le tapis rouge pour l’ex-chef d’État lors d’une collecte de fonds en juin dernier, organisée par David Sacks, l’un des membres de la «mafia PayPal», groupe informel d’anciens fondateurs et dirigeants du leader des services de paiement en ligne… auquel appartient d’ailleurs Elon Musk.

Autre membre de la mafia PayPal, Peter Thiel, ultraconservateur d’origine allemande, a soutenu Trump en 2016 et s’est imposé comme le fer de lance de la droite dans la tech. En 2021, après l’assaut du Capitole, il avait assuré qu’il se tiendrait à l’écart de la politique. Mais il a ensuite largement contribué à la campagne sénatoriale de J.D. Vance, choisi cette semaine par Trump comme colistier.

Chamath Palihapitiya, ancien cadre de Facebook qui coanime avec David Sacks le podcast All-In, incontournable pour les conservateurs de la tech, a également participé à l’organisation de la collecte de fonds.

Mardi, le site spécialisé The Information a rapporté que Marc Andreessen et Ben Horowitz, qui dirigent l’un des fonds d’investissement les plus importants de la région, soutenaient également Donald Trump. Leur société, très présente dans les cryptomonnaies, mène une guerre politique contre les législateurs qui veulent réguler cette industrie, déjà marquée par scandales et faillites. Les milliardaires des cryptos Cameron Winklevoss et Tyler Winklevoss étaient également présents à la collecte de juin.

Autrefois plutôt hostile aux cryptomonnaies, Donald Trump a opportunément assoupli sa position. L’ancien président «mettra fin à la guerre de l’administration Biden contre les cryptomonnaies», a promis Cameron Winklevoss.

Des cadres supérieurs de Palantir, société d’analyse de données cofondée par Peter Thiel et Joe Lonsdale, spécialisée dans la sécurité nationale, figurent aussi parmi les soutiens républicains. «Notre pays est dans l’impasse parce que ces fous sont aux commandes», a récemment déclaré Joe Lonsdale sur CNBC au sujet des démocrates.

Par Le360 (avec AFP)
Le 17/07/2024 à 08h43