Les deux grandes puissances rivales, qui se livrent une compétition acharnée mais assumée, se doivent de «gérer leur relation de manière responsable et de maintenir les lignes de communication ouvertes», a dit M. Biden à son hôte selon un communiqué de la Maison Blanche. «Il a insisté sur le fait que les États-Unis et la Chine devaient oeuvrer ensemble pour relever les défis mondiaux», a ajouté le texte.
Selon un haut responsable américain, Washington a notamment pressé Pékin de jouer un «rôle plus constructif» afin d’éviter une escalade du conflit au Proche-Orient entre Israël et le Hamas, en jouant de ses relations avec Téhéran pour appeler «au calme».
Wang Yi effectue une rare visite à Washington, poursuivant une intense séquence diplomatique censée aider à apaiser une relation tumultueuse et trouver des terrains d’entente. Sa rencontre avec le président Biden a été soigneusement chorégraphiée, à l’écart de la presse.
Prochaine visite présidentielle?
Au total, il aura eu plus d’une «dizaine» d’heures d’entretiens y compris avec le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan et le secrétaire d’État Antony Blinken jeudi et vendredi, des échanges qualifiés par la partie américaine de «francs, spontanés et en profondeur».
Rendant compte de la réunion avec M. Biden, qui n’avait pas été annoncée au préalable, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale John Kirby n’a donné aucune indication sur le fait de savoir si Pékin avait répondu favorablement à une invitation faite au président chinois Xi Jinping à se rendre aux États-Unis.
«Nous travaillons ensemble» en vue d’une telle visite à l’occasion du sommet de l’Apec (Coopération économique pour l’Asie-Pacifique) qui doit se tenir à San Francisco à la mi-novembre, a cependant assuré un autre responsable américain.
Le président américain a exprimé à plusieurs reprises son «espoir» d’une prochaine rencontre avant la fin de l’année, alors que leur dernier entretien en tête-à-tête remonte au sommet du G20 à Bali, en novembre 2022.
S’ils ont renoué le dialogue, la méfiance reste de mise entre les États-Unis et la Chine qui rivalisent d’influence, dans la région Asie-Pacifique et au-delà. Jeudi, Wang Yi a appelé à «stabiliser» cette relation et à ce que les deux premières puissances économiques dans le monde puissent la ramener «sur la voie d’un développement sain, stable et durable».
Lors des entretiens avec Wang Yi, les États-Unis se sont inquiétés des activités de Pékin en mer de Chine méridionale, et ont incité Pékin à reprendre les contacts directs entre leurs armées respectives, qui restent suspendus. Ils ont également soulevé le respect des droits humains en Chine, ainsi que le sort d’Américains «injustement détenus» dans ce pays, selon les responsables américains.
La question de Taïwan, que la Chine revendique comme faisant partie de son territoire, est particulièrement sensible alors que Pékin accuse les États-Unis d’attiser les tensions. Dans un rapport diffusé vendredi, l’International Crisis Group a appelé Pékin, Washington et Taipei à calmer le jeu, au risque d’une confrontation aux conséquences «cataclysmiques». «Une invasion de la Chine à Taïwan est peu probable dans un avenir proche, mais le risque de conflit augmente», écrit son autrice Amanda Hsiao, pour qui «la trajectoire actuelle est dangereuse».