L'attaque a eu lieu près de la ville de Rosette (Rachid en arabe), un petit port méditerranéen, à quelque 260 km au nord du Caire. "Une bombe a explosé au passage d'un bus civil transportant des policiers qui se rendaient à leur travail", a indiqué à l'AFP un haut responsable de la police. "Deux policiers ont péri et 24 autres ont été blessés, dont deux grièvement", a annoncé à l'AFP le porte-parole du ministère de la Santé, Hossam Abdel Ghafar.
L'attaque n'a pas encore été revendiquée, mais des groupes jihadistes ont multiplié les attentats visant policiers et militaires depuis que l'armée a destitué et arrêté le président islamiste élu Mohamed Morsi le 3 juillet 2013 et que le nouveau pouvoir réprime dans le sang toute opposition islamiste.
Les attentats les plus meurtriers sont perpétrés par les jihadistes du groupe Province du Sinaï, branche égyptienne de Daech. Ces derniers s'en prenaient uniquement aux soldats et policiers, dont ils ont tué des centaines en deux ans selon le gouvernement, jusqu'à récemment quand ils ont commencé aussi à s'en prendre aux intérêts occidentaux en Egypte où ils prônent l'instauration d'une province (wilayat) de l'Etat islamique.
Auparavant, ce groupe disait s'en prendre aux forces de l'ordre pour venger la mort et les arrestations massives d'islamistes dans tout le pays depuis deux ans. Depuis que l'ex-chef de l'armée Abdel Fattah al-Sissi, élu un an plus tard président, a été destitué le 3 juillet 2013 le premier chef de l'Etat élu démocratiquement en Egypte, plus de 1.400 manifestants pro-Morsi ont été tués par les policiers et les soldats, plus de 15.000 de ses partisans ont été arrêtés - essentiellement des membres de sa confrérie islamiste des Frères musulmans. Des centaines - dont M. Morsi et les principaux responsables des Frères musulmans - ont été condamnés à mort en première instance, dans des procès de masse expéditifs qualifiés par l'ONU de "sans précédent dans l'Histoire récente" du monde.
Jeudi, 29 personnes ont été blessées dans un attentat à la voiture piégée qui a partiellement détruit un bâtiment de la police au Caire, immédiatement revendiqué par le groupe "Etat islamique en Egypte". Ce groupe avait déjà fait exploser une voiture piégée le 11 juillet devant le consulat général d'Italie au Caire, tuant un passant.
Et les jihadistes de Province du Sinaï avaient assuré le 13 août avoir décapité un jeune Croate travaillant pour une compagnie française, enlevé deux semaines plus tôt à 22 km au sud du Caire.