Deux femmes d'un recruteur français de Daech expulsées de Turquie et inculpées en France

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Deux femmes d'un recruteur français du groupe Etat islamique, inscrit sur la liste noire des jihadistes les plus dangereux de l'ONU, ont été expulsées de Turquie et mises en examen (inculpées) en France, a appris mercredi l'AFP de sources proches de l'enquête.

Le 26/10/2016 à 09h11

Ce jihadiste de 23 ans, Kevin Guiavarch, avait rejoint la Syrie fin 2012. Il avait écrit aux autorités françaises disant qu'il voulait rentrer en France, puis avait quitté en juin la Syrie avec ses quatre femmes françaises et leurs six enfants, avant d'être interpellé en Turquie où il est incarcéré dans l'attente d'un procès.

Les deux femmes, âgées de 26 et 34 ans, expulsées la semaine dernière de Turquie, ont été mises en examen vendredi à Paris pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste", d'après ces sources.

La plus âgée, qui a quitté la France en même temps que Kevin Guiavarch et a eu avec lui deux enfants en Syrie, âgés de 10 mois et trois ans, a été placée en détention provisoire. L'autre, qui avait rejoint le jihadiste en 2014 et a eu également un enfant, a été laissée libre, sous contrôle judiciaire.

Ses deux autres femmes, âgées de 22 ans, devraient être "prochainement remises aux autorités françaises avec leurs trois enfants", a indiqué l'une des sources.

Kevin Guiavarch avait rejoint fin 2012 les rangs du Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, avant d'intégrer l'EI.

Le 23 septembre 2014, l'ONU l'avait placé, en même temps qu'Emilie König, autre figure de premier plan de la mouvance jihadiste française, sur sa liste noire des combattants les plus dangereux, faisant ainsi l'objet de sanctions internationales et d'interdictions de voyager.

Il est aussi soupçonné d'avoir "mis en place un circuit de financement de l'organisation jihadiste", a relevé une source proche du dossier.

Son parcours comporte de nombreuses zones d'ombre. "Pourquoi a-t-il pris contact avec la France? Quelles sont ses motivations réelles? S'agit-il véritablement d'un repenti comme il le prétend?", s'est interrogé la source proche du dossier.

"Une fois qu'il sera jugé en Turquie, nous espérons qu'il sera remis aux autorités françaises à qui il pourrait livrer des informations précieuses sur l'organigramme et le financement de l'organisation", a-t-elle souligné.

Le 26/10/2016 à 09h11