Abdel Hamid Hakim, directeur du Centre de recherches sur le Moyen-Orient basé à Jeddah, ville côtière de l'ouest de l'Arabie saoudite, a évoqué lundi soir via Skype sur la chaîne 2 la décision de Ryad et de ses alliés de rompre avec le petit émirat gazier qu'ils accusent de "soutenir" le terrorisme. Il a notamment accusé les deux mouvements palestiniens islamistes, le Hamas et le Jihad islamique, proches du Qatar, d'"utiliser la religion à des fins politiques".
Il a encore dénoncé les Frères musulmans, dont est issu le Hamas, classés "terroristes" par plusieurs pays arabes et d'autres de "diffuser le terrorisme au nom de la religion, de la résistance ou du jihad", des allusions claires aux noms du Hamas et du Jihad islamique.
"Israël utilise la crise dans le Golfe pour normaliser ses relations avec les pays arabes", a aussitôt accusé "Arab 48", un journal arabe israélien basé à Nazareth, la plus grande ville arabe d'Israël. "Des Saoudiens en direct sur les écrans israéliens", écrivait-il encore. La question de la "normalisation" est particulièrement sensible pour les Palestiniens en particulier --et les Arabes Israéliens qui sont les descendants des Palestiniens restés sur leur terre à la création d'Israël-- et pour les Arabes en général. Elle est vigoureusement rejetée en l'absence d'accord de paix avec les Palestiniens.
La coopération entre Israël et l'Arabie saoudite "comme des alliés et des amis n'est plus secrète et apparaît maintenant clairement", a déclaré à l'AFP le politologue arabe israélien Hussein al-Soueiti. Plusieurs sites d'information à Gaza et proches du Hamas ont titré: "Un Saoudien menace le Hamas et le Jihad islamique sur une chaîne en hébreu" et sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes évoquaient un "traître". D'autres médias en ligne dénonçaient une "opération saoudienne de normalisation avec l'entité sioniste ennemie".
Pour le militant arabe israélien Raja Zaatra, "l'Arabie saoudite est le dernier pays à pouvoir parler de terrorisme". "Les organisations terroristes que le régime wahhabite saoudien finance et parraine ne sont pas très différentes de celles financées par le Qatar et soutenues par ses médias", écrivait-il ainsi sur sa page Facebook.