Aux Etats-Unis, la question ultra-sensible du port du masque est revenue jeudi sur le devant de la scène avec l'appel du candidat démocrate Joe Biden à l'imposer dans tout le pays, une idée aussitôt balayée par son rival républicain Donald Trump, qui l'a accusé de vouloir "enfermer tous les Américains dans leur sous-sol pendant des mois".
Les Etats-Unis demeurent le pays le plus endeuillé (166.038 décès), devant le Brésil (105.463 morts), le Mexique (55.293) et l'Inde (47.033).
Au total, la pandémie a déjà fauché 750.471 vies dans le monde pour un total de presque 20,7 millions de cas de contaminations officiellement recensés.
Le nombre des morts dues au Covid-19 a doublé depuis le 2 juin et plus de 100.000 nouveaux décès ont été recensés en 17 jours, depuis le 26 juillet.
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En Europe, le nombre de cas remonte ces dernières semaines mais -du moins pour l'instant, pas le nombre de décès, selon les données de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
L'institution s'inquiète d'un éventuel lâcher-prise, notamment de la part des jeunes, qui ont tendance à avoir des infections moins graves et donc une mortalité plus faible, et en raison d'un relâchement des esprits en période estivale.
"Si vous (...) cessez la pression sur le virus, alors il reviendra", a prévenu hier, jeudi 13 août, Richard Peabody, l'épidémiologiste qui dirige l'équipe chargée des agents pathogènes à haut risque de la branche européenne de l'OMS.
En Europe, une décision du gouvernement britannique d'imposer une quarantaine de deux semaines aux voyageurs en provenance de plusieurs pays et territoires a provoqué une prise de bec diplomatique avec la France.
"Les statistiques montrent que nous devons retirer la France, les Pays-Bas, Monaco, Malte (...) de notre liste de corridors de déplacements pour conserver des taux d'infection à la baisse", a indiqué le ministre des Transports Grant Shapps sur Twitter.
"Si vous arrivez au Royaume-Uni de l'une de ces destinations après 04H00 samedi, vous devrez vous isoler pendant 14 jours", précise-t-il.
Paris a vivement réagi. Il s'agit d'"une décision britannique que nous regrettons et qui entraînera une mesure de réciprocité, en espérant un retour à la normale le plus rapidement possible", a tweeté le secrétaire d'Etat chargé des Affaires européennes, Clément Beaune.
Cette mesure devrait également frapper de plein fouet les nombreux Britanniques se trouvant actuellement en vacances en France ou dans les autres pays européens concernés, et pourrait provoquer un exode de vacanciers désireux d'échapper à cette contrainte à leur retour. Il est estimé qu'environ un demi-million de Britanniques se trouvent actuellement en vacances en France.
Elle intervient alors que les indicateurs de suivi de l'épidémie de Covid-19 en France "continuent de se dégrader", a indiqué jeudi la Direction générale de la Santé, avec un nombre de nouveaux cas confirmés qui "augmente régulièrement". Sur les dernières 24 heures, 2.669 nouveaux cas ont été détectés, a-t-elle noté dans son point quotidien.
Le virus frappe un peu partout: plusieurs cas ont été détectés aux Galeries Lafayette, temple du shopping à Paris, mais aussi dans un centre de détention du centre de la France ou dans un café mythique de la célèbre station balnéaire de Saint-Tropez sur la côte d'Azur.
Le groupe Airbnb a annoncé des mesures pour "limiter les fêtes non autorisées" dans ses logements en France et éviter les comportements inappropriés, notamment des jeunes.
Dans deux régions d'Espagne, les fumeurs ont été priés de se retenir en public à cause du risque de contagion.
Cette décision a coïncidé avec un cri d'alarme de l'Ordre des médecins qui a demandé aux autorités de "redresser la barre" si elles ne veulent pas être débordées par la pandémie comme elles l'ont été au printemps.
Parallèlement, la course au vaccin se poursuit aux quatre coins du monde.
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Les Etats-Unis, qui ont investi plus de 10 milliards de dollars dans six projets de vaccins et signé des contrats garantissant la livraison de centaines de millions de doses en cas de succès, ont promis jeudi que les vaccins seraient distribués gratuitement aux Américains.
"Je suis prudemment optimiste qu'au moins l'un d'eux (des six vaccins expérimentaux) sera prouvé comme sûr et efficace d'ici la fin de l'année", a déclaré à la presse Paul Mango, haut responsable du ministère de la Santé.
Le président mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador a de son côté assuré que la fabrication du vaccin sur lequel travaille le laboratoire anglo-suédois AstraZeneca et qui doit être produit en Argentine et au Mexique à destination des pays d'Amérique latine (hors Brésil) serait disponible "à partir du premier trimestre de l'année prochaine".
Il sera "universel et gratuit" au Mexique. "Tous les Mexicains auront accès au vaccin. Les plus humbles n'ont pas à s'inquiéter", a-t-il affirmé.