Aux Etats-Unis, malgré des bilans quotidiens toujours lourds, les Etats fédérés avancent dans la levée des mesures de restriction. Et le régulateur du médicament (FDA) a autorisé en urgence un antiviral expérimental, le remdesivir, qui d'après lui peut doper le rétablissement des malades. C'est le président Donald Trump lui-même qui a annoncé vendredi le lancement de l'utilisation du médicament, qui doit permettre aux patients atteints du Covid-19 de se rétablir plus rapidement, à défaut de faire baisser leur mortalité.
Dans plusieurs pays d'Europe occidentale, en revanche, le reflux de la maladie se confirme, mais la volonté d'éviter une nouvelle vague de contaminations amène les gouvernements à prévoir des déconfinements très progressifs. La pandémie a fait plus de 235.000 morts dans le monde depuis son apparition en décembre en Chine, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles vendredi à 19h00 GMT.
Pays le plus lourdement frappé avec près de 65.000 morts, les Etats-Unis totalisent plus de 30 millions de demandes d'allocation chômage depuis la mi-mars, un record historique.
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"Ouvrez la Californie!" Pour relancer l'économie, plus de 35 des 50 Etats américains ont commencé à lever ou sont sur le point de lever les strictes mesures de confinement qu'ils ont instaurées, tandis que des manifestations pour "la réouverture de l'Amérique" se multiplient à travers le pays. Le Texas a ainsi rouvert vendredi magasins, restaurants ou bibliothèques à condition qu'ils n'opèrent qu'à 25% de leur capacité. Attablé dans un restaurant de Houston, où les serveurs portent désormais masques et gants, Jack Sweed se dit "content de pouvoir soutenir les commerces locaux".
Les Etats-Unis continuent pourtant de déplorer en moyenne plus ou moins 2.000 morts chaque jour (1.883 vendredi), un plateau sur lequel ils sont bloqués depuis la mi-avril. Pour exiger la levée du confinement en vigueur depuis six semaines dans leur Etat, des milliers de personnes ont manifesté vendredi en Californie avec des drapeaux des Etats-Unis. "Ouvrez la Californie!", ont scandé les protestataires près des plages fermées de Huntington Beach. "Tous les emplois sont essentiels" ou "La liberté est essentielle", pouvait-on lire sur des pancartes.
Des manifestations similaires se sont tenues à Los Angeles, à New York et à Chicago. A New York, plusieurs milliers de locataires qui craignent de perdre leur logement après avoir perdu leur emploi et mènent une "grève des loyers" ont manifesté dans la rue vendredi.
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En Europe occidentale, le reflux de l'épidémie semble bien installé en Italie, en Espagne ou en France. Mais les autorités de ces pays, dans la crainte d'une deuxième vague de contaminations, prévoient des déconfinements par étapes et extrêmement prudents.
En Espagne, le week-end sera l'occasion d'un nouvel assouplissement du très strict confinement imposé depuis le 14 mars aux quelque 47 millions d'Espagnols, avec l'autorisation des sorties sportives individuelles, qui fait suite à celle des sorties pour les enfants. Des tranches horaires devront toutefois être respectées, pour éviter la surfréquentation des rues et maintenir à distance enfants et personnes âgées, qui ne pourront pas sortir aux mêmes heures.
En Grande-Bretagne, deuxième pays d'Europe le plus touché après l'Italie avec 27.510 décès, le pic de la pandémie a également été atteint, selon le Premier ministre Boris Johnson, qui a promis un plan de déconfinement la semaine prochaine. Ailleurs sur le Vieux continent, le déconfinement est déjà bien enclenché: Allemagne, Autriche, pays scandinaves...
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Brésil au bord du gouffre? Les Chinois, qui ne rapportent pratiquement plus de cas, ont entamé vendredi leurs premières vraies vacances depuis le début de la crise. La Cité interdite, notamment, a rouvert, mais de manière plus limitée qu'à l'ordinaire. Pour la plus grande joie de ceux admis à l'intérieur: "C'est génial, on peut vraiment en profiter", s'est émerveillée une jeune visiteuse.
Accusée par Washington d'avoir fait preuve de complaisance envers la Chine au début de la crise, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a demandé à Pékin de l'associer aux enquêtes sur l'origine de la pandémie. Pour l'organisation, il s'agit de comprendre quel a été "l'hôte naturel" de ce virus et sa "transmission d'animal à humain".
En Afrique du Sud (pays du sud du Sahara le plus touché, avec 6.000 infections et plus d'une centaine de morts), les autorités sanitaires ont levé une armée de volontaires pour débusquer le coronavirus dans les campagnes, village après village. Le mal y apparaît parfois bien lointain. Le coronavirus? "Ça n'arrive qu'à ceux qui utilisent les avions", veut croire un octogénaire d'un village perdu du Limpopo.
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Au Brésil, où le président Jair Bolsonaro -corona-sceptique notoire- défend coûte que coûte la reprise de l'activité économique, le pire est peut-être à venir, alors que le pays est en passe de devenir le principal foyer de contamination au monde.
Selon les estimations du collectif de chercheurs Covid-19 Brasil, le Brésil comptait plus d'1,3 million de cas de coronavirus jeudi. C'est 16 fois plus que les 85.646 cas confirmés officiellement ce jour-là, dans ce pays de 210 millions d'habitants où l'on dépiste très peu. Le Brésil a par ailleurs le taux de contamination le plus élevé du monde (2,8), selon l'Imperial College of London.
Une situation d'autant plus préoccupante que le Brésil est un pays "aux dimensions continentales, avec des populations très vulnérables, comme les habitants des favelas ou les indigènes. Sans compter une faible adhésion aux mesures de confinement", selon un membre du collectif. Et une réplique désinvolte du président d'extrême droite continue de susciter une énorme polémique nationale. Interrogé mardi sur le fait que le Brésil venait de dépasser le chiffre de 5.000 morts, M. Bolsonaro avait répondu: "Et alors ?" Depuis, le bilan -officiel- est passé à plus de 6.300 morts.