Corée du Nord: test d’un nouveau missile hypersonique de moyenne à longue portée

Le premier tir d'essai d'un nouveau missile hypersonique, dans la banlieue de Pyongyang, en Corée du Nord, le 2 avril 2024. AFP or licensors

La Corée du Nord affirme avoir testé hier mardi un missile hypersonique à combustible solide de moyenne à longue portée. L’agence d’État KCNA a évoqué la «valeur stratégique militaire» de cette nouvelle arme, dont les essais ont été supervisés par le dirigeant Kim Jong Un.

Le 03/04/2024 à 08h35

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a supervisé l’essai d’un nouveau missile hypersonique à combustible solide de moyenne à longue portée, a indiqué mercredi l’agence d’État KCNA, saluant la «valeur stratégique militaire importante» de la nouvelle arme.

La Corée du Nord a ainsi mis au point «une autre arme stratégique offensive puissante» et atteint son objectif de se doter de missiles «de différentes portées, à combustible solide, à ogive contrôlée et à ogive nucléaire», a déclaré Kim Jong Un, cité par l’agence.

L’essai, réalisé tôt mardi, portait sur un «nouveau type de missile balistique à propergol solide de portée intermédiaire», nommé Hwasongpho-16B et «chargé d’une ogive hypersonique», a détaillé KCNA, affirmant qu’il a parcouru environ 1.000 kilomètres et «n’a pas eu d’effet négatif sur la sécurité des pays voisins».

L’armée sud-coréenne a de son côté indiqué que le missile a parcouru environ 600 kilomètres avant de s’abîmer dans les eaux situées entre la Corée du Sud et le Japon. Mardi, après le lancement, le ministère sud-coréen de la Défense a annoncé avoir mené un exercice aérien conjoint avec Washington et Tokyo, impliquant un bombardier B-52H à capacité nucléaire et des avions de chasse F-15K.

«Menace sérieuse pour la sécurité»

La Corée du Nord cherche depuis longtemps à maîtriser des technologies hypersoniques et à combustible solide plus avancées. Les missiles hypersoniques se déplacent à une vitesse d’au moins Mach 5, soit plus de 6.000 km/h, et sont capables d’adopter une trajectoire aléatoire en plein vol, ce qui les rend plus difficiles à intercepter. L’utilisation de combustible solide dispense de devoir faire le plein avant le lancement, ce qui rend leur déploiement plus rapide.

Selon Hong Min, analyste principal à l’Institut sud-coréen pour l’unification nationale, cette technologie est de nature à compromettre un peu plus la sécurité régionale. «Avec sa manœuvrabilité améliorée et imprévisible, elle représente une menace sérieuse pour la sécurité» dans la mesure où elle risque de compromettre «l’interception des missiles par la Corée du Sud», a-t-il déclaré à l’AFP.

L’expert a estimé que la portée effective du Hwasongpho-16B était probablement de l’ordre de «3.000 kilomètres». Si tel est le cas, cela «donnerait à Pyongyang une grande force de dissuasion contre les porte-avions américains déployés dans la région ainsi que contre les bases américaines de Guam», dans le Pacifique, a-t-il relevé.

Pyongyang fait l’objet d’une série de sanctions depuis son deuxième essai nucléaire en 2009, mais a néanmoins poursuivi le développement de ses programmes nucléaires et d’armement. Début 2024, la Corée du Nord a désigné Séoul comme son «principal ennemi», fermé les agences consacrées au dialogue intercoréen et menacé d’entrer en guerre pour toute violation de son territoire.



Par Le360 (avec AFP)
Le 03/04/2024 à 08h35