Colère sur fond de cinquième mandat, les mosquées volent au secours de Bouteflika

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La Direction algérienne des Affaires religieuses a diffusé une circulaire dans les mosquées, sommant les imams à vanter, durant la prière de ce vendredi 22 février, les bienfaits de la stabilité, en sortant l’épouvantail du retour à la décennie noire pour dissuader les Algériens de manifester.

Le 22/02/2019 à 11h11

Face aux appels anonymes lancés sur les réseaux sociaux, pour que les Algériens manifestent en masse ce vendredi 22 février, les autorités religieuses à la solde du régime de Bouteflika semblent avoir trouvé la parade pour dissuader la population de sortir dans la rue et d'exprimer son opposition à la candidature d’Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat à la tête de l’Etat algérien.

Selon nos informations, la Direction des Affaires religieuses et des Habous a fait tourner dès hier, jeudi 21 février, une circulaire intimant aux imams des mosquées de vanter, lors de la prière de ce vendredi, les bienfaits de la paix et de la stabilité, tout en sortant le spectre de la tristement célèbre guerre civile (1991-2000), avec son cortège de 250.000 morts tragiques, dans le but de tenter de dissuader les Algériens de manifester.

Dans cette circulaire, les autorités religieuses à la solde du régime algérien somment les imams de remettre à l’esprit des citoyens algériens les conséquences tragiques de la «Fitna», celle qu’a vécue l’Algérie, ou encore celle qui affecte encore de nombreux autres pays musulmans.

Autre astuce toute trouvée pour empêcher les gens de protester contre la cinquième candidature de Bouteflika à la présidentielle du 18 avril prochain: flatter la fibre nationaliste des Algériens, en leur faisant miroiter l’éventualité que des «mains étrangères» seraient derrière la vague de manifestations qui se déroulent actuellement en Algérie, et dont la plus grande a eu lieu samedi dernier à Kherrata, en Kabylie. 

Mais cette énième couleuvre, décidément bien difficile à avaler, ne passe plus ou presque, auprès d'Algériens excédés de se voir brandir, à tout-va, le spectre de "l'ennemi extérieur", pour justifier les retentissants échecs que le régime de leur pays n'a eu de cesse de cumuler, tout particulièrement durant les vingt dernières années du règne de Bouteflika (1999-2019). 

Par M'Hamed Hamrouch
Le 22/02/2019 à 11h11