Carnaval de Rio: à cause du virus Zika, il faudra s'embrasser virtuellement!

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Le virus Zika, transmis par des moustiques, joue les trouble-fête dans le carnaval de Rio qui débute vendredi. Au moment où le Gros roi Momo donnait le coup d'envoi des festivités, des chercheurs brésiliens annonçaient avoir détecté sa présence active dans la salive et l'urine.

Le 05/02/2016 à 20h16

Ces scientifiques de l'Institut de recherche Oswaldo Cruz (Fiocruz) ont appelé à prendre des précautions, "tout particulièrement pour les femmes enceintes" car le virus est associé à une explosion de cas de microcéphalies chez les nourrissons, une maladie congénitale.

Il faut "éviter d'embrasser évidemment, si on est avec quelqu'un qui peut être infecté", même si pour l'heure cette découverte "ne signifie pas qu'il existe une capacité de transmission par la salive et l'urine", a souligné le président de la Fiocruz, Paulo Gadelha.


Le virus peut aussi être transmis par voie sexuelle, comme l'ont découvert cette semaine les autorités sanitaires des Etats-Unis. Or, le carnaval est synonyme de forte concentration humaine et de festivités frénétiques et sans retenue.

Le gouvernement distribue tous les ans gratuitement des millions de préservatifs pour le carnaval. Cette année, cinq millions de préservatifs, dans dix-sept villles, ont été distribués.

"Cette année, il va falloir embrasser et faire l'amour virtuellement", a lancé un journaliste brésilien, présent à la conférence de presse de Fiocruz dans la zone nord de Rio.

A quelques kilomètres de là, dans la zone sud à Botafogo, le gros roi Momo, symbole de tous les excès et figure tutélaire du carnaval, recevait les clés de la ville des mains du maire et déclarait "ouvert avec beaucoup de joie, fraternisation et paix le meilleur carnaval de cette ville merveilleuse!", qui accueillera les Jeux Olympiques du 5 au 21 août prochain. "Nous ferons une olympiade inoubliable", a-t-il promis.

Les autorités estiment que cinq millions de personnes, dont plus d'un million de touristes brésiliens et étrangers, danseront la samba, jour et nuit pour certains, et consommeront des milliers de litres de bière glacée pour combattre la chaleur de l'été austral. La maire de la ville, Eduardo Paes, a déclaré qu'il fallait "être attentif au Zika", assurant que le combat contre le virus "dépend de chacun de nous".


Le 05/02/2016 à 20h16