L'attaque terroriste perpétrée, vendredi soir dans le centre de Ouagadougou, a fait au moins 29 morts de 18 nationalités différentes, selon un bilan officiel provisoire communiqué par le ministre de la Communication burkinabè, Rémi Dandjinou. Le président Roch Marc Christian Kaboré a appelé le peuple burkinabè au "courage", à la "vigilance", et un deuil national de 72 heures sera observé à partir de dimanche.
Un total de 176 personnes, dont 33 blessées, ont été libérées au cours des opérations, selon le ministre de l'Intérieur Simon Compaoré. Parmi les rescapés figure le ministre du Travail Clément Sawadogo, présent dans l'hôtel Splendid au moment de l'attaque.
La plupart des tués sont des Blancs, a indiqué une source proche du parquet, selon laquelle au moins cinq Burkinabè figurent aussi parmi les victimes.
Les corps de trois jihadistes ont été identifiés, tous des hommes, selon le ministre Simon Compaoré, qui a précisé que les assaillants étaient "très jeunes", d'après les témoignages recueillis.
"Ceux qui les ont vus estiment qu'ils sont très jeunes, le plus âgé ne doit pas avoir plus de 26 ans", a déclaré le ministre, précisant qu'ils étaient arrivés avec des véhicules immatriculés au Niger.
Une source sécuritaire avait auparavant évoqué la présence d'au moins quatre jihadistes, dont deux femmes. Par ailleurs "176 personnes ont pu être secourues. La plupart ont pu partir après avoir été interrogées", a précisé Simon Compaoré.
Les jihadistes ont attaqué vendredi soir le restaurant Capuccino et l'hôtel Splendid, fréquentés principalement par des Occidentaux. Il a fallu une douzaine d'heures aux forces de l'ordre pour venir à bout des assaillants samedi matin.
Les forces spéciales burkinabè, appuyées par des forces françaises et américaines ont mené des assauts sur les deux établissements pour déloger les assaillants et libérer les otages.
Les assauts ont pris fin samedi matin mais des opérations de ratissage se poursuivent, et la zone de l'attentat, revendiquée par le groupe terroriste "Al-Qaïda au Maghreb Islamique" (Aqmi) demeure bouclée par les forces de sécurité.
Plusieurs pays, dont le Maroc, ont condamné vigoureusement cette attaque, la première du genre dans la capitale burkinabè et qui est intervenue quelques heures seulement après une attaque à la roquette orchestrée par une vingtaine d'assaillants lourdement armés dans l'extrême nord du pays, provoquant la mort d'un gendarme et d'un civil.