Algérie: trois jours de grève dans la fonction publique

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Les syndicats autonomes algériens de la fonction publique renouent ce lundi 21 novembre, avec la protestation en annonçant une grève de trois jours contre la suppression de la retraite anticipée, décidée sous la crise économique qui secoue l’Algérie.

Le 21/11/2016 à 11h16

Réunis le week-end dernier, pas moins de douze syndicats représentant différents secteurs d’activités ont opté, à l’unanimité, pour le durcissement de leur mouvement, en se disant déterminés à aller jusqu’au bout de leur combat pour sauvegarder les acquis sociaux des travailleurs.

Ils ont appelé à des grèves de trois jours du 21 au 23 novembre, renouvelables du 27 au 29 suivants, accompagnées par des rassemblements régionaux et un rassemblement national dimanche prochain devant le Parlement.

Pour les syndicats, ce débrayage se veut une réponse à la décision du gouvernement de maintenir son projet de loi relatif à la retraite et au travail. "Nous avons déposé un préavis de grève depuis des semaines et nous n’avons pas enregistré le moindre signal de la part du gouvernement", déplore un syndicaliste, membre du collectif.

"Toutes nos tentatives, depuis cinq mois, d’ouvrir un dialogue sérieux avec les pouvoirs publics sur le dossier de la retraite pour dépasser la crise et trouver des solutions ont échoué", regrette l’Intersyndicale qui dénonce dans un communiqué, l’exclusion des syndicats autonomes, "représentants légitimes des travailleurs", de l’élaboration du nouveau Code de travail.

Les syndicats considèrent que le prétexte de la préservation de l’équilibre financier de la Caisse de retraite ne doit pas justifier la solution "facile" qui consiste à faire payer les salariés, "éternels otages" du gouvernement. D'autres solutions existent pour renflouer la caisse, expliquent-ils.

Avant l'appel des syndicats de la fonction publique, ceux des industries pétrolière et mécanique étaient montés au créneau pour dénoncer cette mesure décidée l’été dernier, lors d’un round du dialogue social tenu avec le seul syndicat, l’UGTA, partenaire privilégié du pouvoir.

Le 1e septembre dernier, Abdelmalek Sellal, le Premier ministre algérien, avait annoncé que son gouvernement ne reviendrait pas sur la décision de la suppression de la retraite anticipée, qui entrera en vigueur en janvier prochain.

Abdelmalek Sellal a également déclaré que "ceux qui souhaitent partir avant la fin de l'année sont libres de le faire". Cette déclaration a provoqué un départ massif, à tel point que des secteurs comme celui de l'Education se sont retrouvés avec un manque d'effectifs dans le corps enseignant.

Le nouveau projet de loi sur les retraites sera présenté fin novembre au Parlement avant son entrée en vigueur à partir de janvier 2017.

L'Algérie, pays de 40 millions d'habitants, comptait plus de 2,7 millions de retraités au 31 décembre 2015, selon les chiffres officiels.

En 1994, l'Algérie avait aussi mis en place une procédure de retraite anticipée pour atténuer les effets d'un Plan d'ajustement structurel de son économie (PAS) qui s'était traduit par la suppression de dizaines de milliers d'emplois. La procédure permettait aux hommes de plus de cinquante ans et aux femmes de plus de quarante-cinq ans de prétendre à la retraite.

Le 21/11/2016 à 11h16