Après la cure de nettoyage au sein de l’institution militaire, notamment le Département du renseignement et de la sécurité (DRS), c’est au tour des milieux d’affaires algériens de prêter le flanc à ce qui s’avère être une violente cabale montée par le clan présidentiel. «Algérie: des entrepreneurs victimes de l’ostracisme de Bouteflika», titre le site d’information français «Mondafrique».
Sont concernés par ce barrage de tirs nourris, des entrepreneurs dont le «délit», semble-t-il, est de s’être opposés au quatrième mandat du président Bouteflika. Dans le viseur, le richissime homme d’affaires, Issad Rebrab, patron de Cevital, devenu le triste symbole de cette «chasse aux sorcières» savamment orchestrée par le frère et conseiller du président, Saïd Bouteflika. La mise en échec de l’opération de rachat du groupe de presse «Al Khabar» par cette première fortune en Algérie met en évidence cette volonté de mise au pas des milieux d’affaires.
Et ce n'est pas tout ! «Il n’y a pas qu’un certain Issad Rebrab qui subit actuellement en Algérie une véritable croisade menée par les pions du clan présidentiel qui lui reprochent son allégeance aux anciens hauts gradés du DRS et de l’establishment militaire des années 90», observe «Mondafrique». «Si la rupture avec Rebrab, l’homme le plus riche d’Algérie, a été consommée et le bras-de-fer pour démanteler son empire entamé, d’autres opérateurs privés subissent les pires mésaventures bureaucratiques et représailles financières pour la simple raison qu’ils ont dit non au 4ème mandat de Bouteflika et au diktat de son clan», relève encore le site d’information français. En ligne de mire du clan Bouteflika, se trouve la famille Othmani qui détient «Rouiba», célèbre marque algérienne de jus.
Qui veut la peau de la famille Slim Othmani?
Comme le patron de Cevital, le Kabyle Issad Rebrab, la famille Slim Othmani s’est ouvertement dressée contre une reconduction de Abdelaziz Bouteflika pour un quatrième mandat à la tête de l’Algérie, en mars 2014. Cette richissime famille ne savait peut-être que cette opposition, somme toute naturelle, à une pérennisation de Bouteflika à la tête de l’Etat algérien, allait lui coûter cher.
«Rouiba, célèbre marque de jus algérien, a voulu s’étendre à l’international en conquérant des marchés africains. Au Bénin, pour un million d’euros, une belle oppotunité s’est présentée à Rouiba pour s’associer à un opérateur local et construire une usine de fabrication de jus dans ce pays de l’Afrique de l’Ouest. Malheureusement, la success story du jus algérien a été gâchée par la Banque d’Algérie qui bloque depuis maintenant six mois le transfert de devises pour financer ce projet ambitieux », révèle le site d’information français.
Revanchard, le clan Bouteflika se soucie trop peu de l'économie de son pays déjà asphyxiée par la chute des prix du pétrole. Pour se maintenir au pouvoir, ce clan est prêt à tout sacrifier. Y compris ceux qui créent de la richesse pour le pays. Suicidaire.