Les services de sécurité algériens se sont rendus samedi dans les locaux du studio servant pour l’enregistrement de cette émission pour le mettre sous scellés et empêcher le tournage des futurs épisodes de l’émission "Ki Hna Ki Nass" qui a commencé à marquer les esprits avec sa liberté de ton, sa dérision et ses chansons engagées, indiquent les mêmes sources.
Cette décision intervient quelques jours après le gel par la justice algérienne du rachat du même groupe de presse par l’homme d’affaires algérien Issad Rebrab, qui se dit traqué par le régime.
Le jugement fait suite à l’action en référé introduite par le ministère de la Communication, dans le but d’invalider la transaction conclue entre la filiale de Cevital du magnat Rebrab, l'homme le plus riche du pays, et les actionnaires d’El Khabar, au ton acerbe contre le régime.
Le ministère a jugé la transaction "illégale", car "contraire" aux dispositions sur le monopole contenues dans la dernière loi organique sur la presse. Ces dispositions interdisent notamment à un même groupe ou personne, de détenir plus de deux journaux. Or, Rebrab est déjà propriétaire du journal francophone Liberté.
L’industriel algérien a rejeté ces accusations affirmant que l’opération du rachat a été "transparente et faite dans les règles de l’art".
Depuis plusieurs mois, les médias sont dans la ligne de mire du régime algérien, menant une véritable purge contre toutes les voix dissonantes, particulièrement celles ayant décrié la réélection du président Abdelaziz Bouteflika pour un quatrième mandat en avril 2014.
Plusieurs journaux ont déclaré être privés des annonces publiques, leur principale source de revenus contrôlée par l'Agence nationale de l'édition et de la publicité (Anep), chargée de la mise en œuvre de la politique officielle dans ce domaine.
La mise sous scellés du studio de KBC rappelle la fermeture en pleine campagne électorale pour la présidentielle de 2014, de la chaîne privée Atlas TV qui s'était distinguée par la couverture non-stop des manifestations organisées par le mouvement "Baraka" (ça suffit) contre la candidature du président Abdelaziz Bouteflika à un quatrième mandat, lors du scrutin du 17 avril.
Quelques mois après, les autorités ont fermé la chaine de télévision privée El Watan TV après la diffusion par cette dernière d’un entretien avec un ancien chef du Front islamique du Salut (FIS, dissous).