Les manifestants se sont rapprochés de la résidence du Premier ministre Benjamin Netanyahu, après avoir bloqué une route devant le quartier général de la police. Celle-ci, déployée en masse, a bloqué les manifestants à l'aide d'un canon à eau.
Les forces de l'ordre ont également tiré des grenades lacrymogènes, a indiqué une porte-parole de la police, précisant que trois policiers avaient été blessés par des jets de pierres et deux manifestants arrêtés.
Les manifestants s'étaient rassemblés pour protester contre des incidents impliquant des policiers et des membres de leur communauté ces derniers jours. "Stop à la violence policière contre les juifs noirs!", ont scandé les protestataires, dont l'un brandissait une pancarte: "En Europe, on tue des juifs parce qu'ils sont juifs, et en Israël on tue des juifs parce qu'ils sont noirs".
La presse locale a rapporté les accusations d'un Israélien d'origine éthiopienne contre la police israélienne. Des inspecteurs chargés de l'immigration s'en étaient pris à lui lors d'un contrôle d'identité à Beer Sheva (sud) parce qu'ils croyaient qu'il était un clandestin africain. Auparavant, une vidéo montrant deux policiers frappant un soldat d'origine éthiopienne en uniforme militaire dimanche à Holon, près de Tel-Aviv, a fait le tour des médias israéliens. Les deux policiers ont été suspendus dès le lendemain, ont rapporté les médias.
Plus de 120.000 juifs d'origine éthiopienne (appelés Falashas) vivent en Israël. Ils descendent de communautés restées coupées des autres juifs pendant des siècles, et les autorités religieuses d'Israël les ont tardivement reconnues comme membres de la foi juive. Cette décision a entraîné l'organisation de deux ponts aériens, en 1984 et 1991, qui ont permis l'émigration de 80.000 d'entre eux vers Israël. Ils ont dû franchir un énorme fossé culturel et ont connu une intégration difficile dans la société israélienne, en dépit d'une aide massive du gouvernement.