Afrique du Sud: ouverture du sommet des BRICS, en quête d’influence

Des personnes passent devant un panneau à l'extérieur du lieu du sommet des BRICS de 2023 au Sandton Convention Centre à Johannesburg, le 20 août 2023.. AFP or licensors

Le sommet des BRICS, qui s’ouvre aujourd’hui à Johannesburg, abordera la question l’élargissement du groupement à de nouveaux membres. Il se penchera surtout sur les moyens d’appuyer l’influence politique et économique mondiale d’un bloc de pays dont les intérêts divergent.

Le 22/08/2023 à 07h00

Le sommet des BRICS s’ouvre ce mardi en Afrique du Sud avec, au programme, l’expansion du bloc de pays émergents à de nouveaux membres ainsi que les moyens d’étendre son influence politique et économique mondiale.

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa accueille les dirigeants du Brésil, de Russie, d’Inde, de Chine à partir de 12H00 GMT et jusqu’à jeudi à Johannesburg. Son homologue brésilien Luiz Inacio Lula da Silva est arrivé dans la capitale économique sud-africaine lundi, de même que le président chinois Xi Jinping.

Le Premier ministre indien, Narendra Modi, et le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, les rejoignent dans la matinée. Sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crime de guerre en Ukraine, le président russe Vladimir Poutine participera en visioconférence.

Le 15ème sommet des BRICS intervient à un moment où les divisions sur la scène internationale ont été accentuées par l’invasion russe de l’Ukraine. L’Afrique du Sud, la Chine et l’Inde n’ont pas condamné Moscou depuis le début du conflit et le Brésil a refusé de se joindre aux pays occidentaux pour envoyer des armes à l’Ukraine ou imposer des sanctions à la Russie.

Dans une tribune publiée lundi dans des médias sud-africains, le président Xi Jinping a déclaré que les dirigeants au sommet exhorteront la communauté internationale «à promouvoir un rôle plus important du mécanisme de coopération des BRICS dans la gouvernance mondiale».

Non-alignés

Produisant un quart de la richesse mondiale et comptant 42% de la population du globe, les BRICS ont en commun leur revendication d’un équilibre politique et économique mondial plus inclusif, en particulier vis-à-vis des États-Unis et de l’Union européenne. Le groupe cherche à étendre son influence et réfléchit à s’élargir.

Une quarantaine de nations ont demandé leur adhésion ou manifesté leur intérêt pour rejoindre le groupe. L’Iran, l’Argentine, le Bangladesh et l’Arabie Saoudite font notamment partie des aspirants. Mais les cinq membres actuels, éloignés géographiquement et dotés d’économies à la croissance inégale, ont des «opinions divergentes sur les pays qui devraient intégrer le bloc et les conditions», relève Jannie Rossouw, de l’Université du Witwatersrand à Johannesburg, interrogé par l’AFP.

L’Afrique du Sud a planché cette année sur une liste de «directives» pour l’entrée de nouveaux membres, a indiqué dimanche la ministre des Affaires étrangères sud-africaine, Naledi Pandor. La question de l’élargissement divise surtout l’Inde et la Chine, les deux économies les plus puissantes du bloc. Pékin veut développer son influence alors que Delhi se méfie des intentions de son rival régional.

«À long terme, la rivalité entre la Chine et l’Inde est probablement le principal défi auquel les BRICS seront confrontés», poursuit M. Rossouw. Par ailleurs, le processus de décision au sein du bloc, qui requiert un consensus, constitue un «obstacle majeur» sur la question d’une possible expansion, souligne Jakkie Cilliers, de l’Institut d’études sur la sécurité à Pretoria. Une cinquantaine de chefs d’Etat «amis des BRICS» sont également attendus ausommet. Le Maroc, invité par Pretoria, a formellement répondu par une fin de non-recevoir.

Par Le360 (avec AFP)
Le 22/08/2023 à 07h00