"Quand j'ai travaillé avec Harvey Weinstein, je sentais qui j'avais en face", affirme la comédienne dans un entretien avec le journal Le Monde.
"Le genre de type avec lequel je n'irai jamais m'amuser. J'ai déjeuné avec lui une fois en tête-à-tête dans sa suite, je n'ai pas senti de danger, mais je n'ai pas compris pourquoi il tenait à me voir", poursuit-elle.
Harvey Weinstein, pendant longtemps l'un des plus puissants producteurs à Hollywood, a produit plusieurs films dans lesquels elle joue, dont "Le Patient anglais", qui lui a valu l'Oscar du meilleur second rôle féminin et la consécration internationale en 1997, et "Le chocolat" en 2001 pour lequel elle avait été nommée à l'Oscar de la meilleure actrice en 2001.
La comédienne assure ne pas "avoir lu grand-chose, si ce n'est, un peu, ce que certaines actrices ont déclaré", alors que les accusations d'agressions sexuelles contre le cofondateur des studios Miramax se multiplient. Et se dit avoir "été choquée par les faits les plus graves" comme certaines accusations de viol.
"A l'époque, je ne me suis jamais sentie en danger avec lui, car je pense que j'étais déjà armée. La seule fois où j'ai entendu une insinuation sexuelle verbale de sa part, je ne l'ai pas prise au sérieux, j'ai répondu immédiatement par un revers de balle hors jeu", poursuit-elle, rappelant aussi dans ce long entretien qu'elle a été victime d'attouchements sexuels à sept ans.
"C'est un être complexe et tout aussi bizarrement attachant. Mais je savais aussi très bien quelle bête il y avait en lui", dit encore Juliette Binoche.
"Il y a peut-être des actrices qui sont plus influençables et moins préparées aux situations avec les gens de pouvoir, surtout quand on débute. Mais ce genre d'argument ne m'a jamais convaincue, peut-être parce que j'ai appris tôt à être responsable", estime-t-elle.