"Lassée de lire n'importe quoi et d'endurer les calomnies de Monsieur Ramadan chaque fois qu'il est en difficulté et doit rendre compte de ses actes, j'ai chargé mon avocat, Me Patrick Klugman, de porter plainte pour dénonciation calomnieuse", a écrit samedi sur son blog Caroline Fourest.
"Trois juges d'instruction ont estimé que les accusations contre M. Ramadan n'étaient pas fantaisistes mais sérieuses. Mme Fourest a eu une action citoyenne en soutenant ces femmes et n'a pas à faire l'objet d'accusations à la fois complotistes et pathétiques", a déclaré dimanche à l'AFP Me Klugman, qui a confirmé préparer cette plainte.
La polémiste, qui combat depuis plusieurs années le théologien suisse en l'accusant de dissimuler le projet d'un islam politique, voire radical, est elle-même visée par une plainte pour subornation de témoins. Cette procédure a été lancée contre elle en novembre par la défense de Tariq Ramadan, aux lendemains des plaintes de deux femmes qui ont abouti à l'inculpation et la détention provisoire pour viols de l'intellectuel, le 2 février à Paris.
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L'enquête a mis au jour que les deux plaignantes ont eu plus d'une centaine de contacts téléphoniques avec la ligne de Fiammetta Venner, la compagne de Caroline Fourest sur la période entre le 6 mai et le 6 novembre 2017, selon un procès-verbal dont l'AFP a eu connaissance.
Selon Caroline Fourest, il s'agit de sa propre ligne et tous ces échanges sont postérieurs au dépôt de la première plainte d'Henda Ayari le 20 octobre. "J'ai moi-même pris connaissance de cette plainte dans la presse", écrit encore la collaboratrice de l'hebdomadaire Marianne.
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C'est "pour se soutenir" qu'elle a également repris contact avec la deuxième femme, connue sous le pseudonyme "Christelle". Mais seulement après sa plainte, explique-t-elle, assurant qu'elles ne se parlaient plus "depuis des années".
L'islamologue suisse de 55 ans, détenu à Fleury-Mérogis en région parisienne, a été hospitalisé vendredi soir. Il dit être atteint d'une sclérose en plaques et d'une autre maladie grave. La cour d'appel de Paris a ordonné une expertise médicale avant d'examiner jeudi prochain le recours qu'il a formé contre cette détention provisoire.