La défense de Omar Raddad, jardinier marocain condamné pour le meurtre de Ghislaine Marchal en 1991 à Mougins, va déposer ce jeudi une nouvelle requête en révision de son procès sur la base de nouvelles analyses des traces ADN découvertes en 2015, selon un communiqué rendu public lundi.
En novembre 2015, quatre empreintes génétiques correspondant à quatre hommes non identifiés, deux empreintes parfaitement exploitables et deux autres partiellement, avaient été trouvées sur deux portes et un chevron, qui se trouvaient sur la scène du crime. Sur ces deux portes, avait été écrit «Omar m'a tuer» (sic) et «Omar m'a t», avec le sang de la victime. Ghislaine Marchal, riche veuve d'un équipementier automobile, avait 65 ans quand elle a été retrouvée baignant dans son sang dans la cave de sa propriété, le 23 juin 1991.
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La demande de révision s'appuie sur les analyses ultérieures d'un expert, rendues en 2019 et dévoilées hier, lundi 21 juin par Le Monde. Ce rapport conclut à la présence d'une trentaine de traces d'un ADN complet masculin n'appartenant pas au jardinier et trouvées dans l'une des inscriptions faites avec le sang de la victime qui désignaient Omar Raddad comme le meurtrier.
Condamné en 1994 à 18 ans de réclusion, sans possibilité de faire appel à l'époque, Omar Raddad avait au total passé plus de sept ans ans en prison.
Dans son rapport de 2019, l'expert Laurent Breniaux, cité par Le Monde et dont les conclusions ont été confirmées à l'AFP par l'avocate de Omar Raddad, Me Sylvie Noachovitch, se prononce sur l'origine de cette trentaine de traces d'ADN et penche en faveur des «hypothèses de transfert primaire direct ou indirect au moment des faits».
Autrement dit, l'ADN aurait potentiellement été déposé par l'auteur du message. Ces nouvelles traces d'ADN avaient été comparées avec une liste de proches de Ghislaine Marchal, comparaisons qui se sont révélées négatives. Ce rapport, dont l'existence était connue depuis 2019, mais pas son contenu, avait entraîné la poursuite des investigations au parquet de Nice, relancées en 2015, mais celles-ci n'ont pas abouti à ce jour.
L'avocate de l'ex-jardinier déposera sa requête ce jeudi au palais de justice de Paris en présence de l'académicien Jean-Marie Rouart, auteur d'un livre sur cette affaire criminelle, l'une des plus célèbres en France, et de l'ancien député Georges Fenech, un des artisans de la réforme qui a assoupli en 2014 les conditions de révision d'une condamnation définitive, selon le communiqué.
«Grâce aux éléments nouveaux découverts depuis la dernière décision de rejet de la Cour de révision» en 2002, «la vérité sur l'innocence d'Omar Raddad sera reconnue, c'est notre intime conviction», poursuit le communiqué.
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Omar Raddad avait bénéficié d'une grâce partielle du président Jacques Chirac et d'une libération conditionnelle en 1998 mais cette grâce ne vaut pas annulation de la condamnation et ne l'innocente pas.
Ce n'est que grâce à la loi du 20 juin 2014, qui a assoupli les conditions de révision d'un procès criminel, que de nouvelles investigations ont pu avoir lieu. D'autres traces d'ADN ne correspondant pas à celles d’Omar Raddad avaient déjà été trouvées sur le lieu du crime, aboutissant à une première saisine de la Cour de révision qui avait refusé un nouveau procès en 2002.