L’affaire des deux journalistes français venus tourner clandestinement au Maroc prend une tournure judiciaire. Une plainte pour escroquerie a été déposée à leur encontre, hier lundi 23 février, par une société de location de matériel de tournage, Agasoft, en la personne de son représentant nommé Abdelilah Majjani, auprès du procureur du roi près le tribunal de première instance de Rabat.
Dans cette plainte, dont le360 détient copie, Abdelilha Majjani, caméraman reconnu par le Centre cinématographique marocain (CCM), associé à Agasoft, dont le siège social se trouve à Agadir, affirme avoir fait l’objet d’un acte d’escroquerie de la part des deux journalistes Jean-Louis Perez et Pierre Chautard, accusés d’avoir menti au dénommé Brahim Doumou, un intermédiaire de la société Agasoft, en affirmant détenir une autorisation de tournage au Maroc. Ils ont même donné des précisions sur l’utilisation du matériel : couvrir le Salon international de l’édition et du livre (SIEL), qui s’est déroulé du 11 au 18 à Casablanca. Le matériel en question se constitue de trépieds utilisés à des fins de filmage et d’accessoires d’éclairage.
« Le 11 février 2015, j’ai rencontré les personnes objet de ma plainte à l’hôtel Ibis, situé à proximité de Casa-port, pour leur délivrer le matériel requis. Mais quelle ne fut ma surprise quand j’ai appris l’expulsion des deux journalistes pour absence d’autorisation de tournage, sachant qu’ils m’avaient bel et bien dit disposer de la dite autorisation », indique la partie plaignante, qui affirme avoir fait l’objet d’un acte d’escroquerie, avec ce que cela comporte comme préjudice matériel et moral. Préjudice aggravé par le fait que le matériel a été saisi par la police judiciaire relevant de la préfecture de police de Rabat.
Face à cette situation, la partie plaignante a déposé un recours auprès du procureur du roi près le tribunal de première instance de Rabat pour demander réparation de ce préjudice.
Cette plainte constitue une nouvelle preuve de la mauvaise foi des deux journalistes français expulsés, le 15 février, après avoir tenté de tourner clandestinement un reportage très orienté pour le compte de France 3 sur la situation économique au Maroc. Les mensonges de Perez & Chautard vont croissant et sont en passe de devenir un cas d’école non pas de journalisme d’investigation, mais d’escroquerie de tout genre. Après avoir menti sur leur métier, en se décrivant dans la fiche de police comme un décorateur et un réalisateur de pub, après s’être fait sciemment hors-la-loi en tournant au Maroc sans autorisation, voilà que la location du matériel nous apprend un peu davantage sur le talent des deux protagonistes à rouler dans la farine leurs interlocuteurs. Un reportage sur le salon du livre de Casablanca ! En suivant les traces de Perez & Chautard au Maroc, il y de quoi écrire tout un livre sur : journalisme et fraude, mode d’emploi. Et dire que leur expulsion provoque de l’indignation au nom de l’éthique !