L’intervention tant attendue du DG de 2M, Salim Cheikh, devant la commission parlementaire de l’éducation, de la culture et de la communication n’a pas eu lieu mercredi après-midi. Elle a été ajournée pour la première semaine de juillet, les députés de la commission s’étant attardés durant quatre heures environ sur des questions procédurales, n’attaquant finalement le fond qu’en début de soirée. "La loi autorise-t-elle la convocation des directeurs des chaînes publiques (Al Oula et 2M) devant la commission ? L’interpellation du ministre de la Communication devant la commission est-elle suffisante ?". Telles étaient les deux principales questions, suivies de leurs réponses peu convaincantes de part et d’autre, qui ont dominé les débats. Des débats où on a frôlé les injures.
L’Istiqlal s’en prend à El Khalfi…
Une grande partie des débats a également porté sur Médi1 TV. L’Istiqlal a tiré à cette occasion à boulets rouges sur son directeur ainsi que sur le ministre de la Communication pour n’avoir pas été "en mesure de convoquer son directeur devant la commission de la communication". "Je suis responsable quand il s’agit de discuter du cahier de charges de cette chaîne. Mais je ne suis pas compétent pour discuter ou trancher au sujet des fonds et de la gestion financière de cette chaîne", a affirmé Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication.
Durant ce débat houleux, les députés de l’Istiqlal, du PAM et de l’USFP ont tenté d’exceller dans une double démonstration pour empêcher une intervention du directeur de 2M ou à défaut retarder la suite des travaux de la commission à une date ultérieure. De son côté, Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication, s’est longuement attardé sur la production et la diffusion des programmes ainsi que sur "la nécessité de respecter, avec un sens aigu de responsabilité et d’équilibre, la pluralité en matière d’opinions, des langues et de créations artistiques". Il a également défendu le respect du droit d’antenne en faveur de l’ensemble des partis politiques.
… Et le PJD s'attaque aux responsables de 2M
Au début de la réunion, le président du groupe parlementaire du PJD, Abdellah Bouanou, s’est interrogé sur le fait de savoir pourquoi l’opposition n’apprécie-t-elle pas aujourd’hui la présence des directeurs de 2M et d’Al Aoula devant la commission, elle qui a toujours milité en faveur de cette participation ? Le PJD a sorti ses griffes pour dénoncer 2M. "Nous n’attaquons pas les fonctionnaires et les employés des deux télévisions publiques mais nous visons leurs responsables, les seuls qui prennent des décisions", a dit le chef des islamistes à la Chambre des députés. "Je demande à 2M de préciser quels sont les critères sur lesquels elle se base pour couvrir les différentes activités ?"
Bouanou s’est déchaîné contre 2M en présentant quatre exemples dont la déontologie, selon lui, n’a pas été respectée. Il a cité notamment deux bulletins d’information qui aurait relégué au deuxième rang des informations portant successivement sur la BAD (Banque africaine de développement) dont les Assemblées ont eu lieu récemment à Marrakech et la visite du Premier ministre turc au Maroc. "En revanche, le boycott de la CGEM a eu le privilège de passer en tête d’un bulletin d’information", a-t-il observé. Le chef du groupe du PJD a quitté prématurément la réunion en ayant la conviction que sa mission a été accomplie. On attend avec impatience les réponses de Salim Cheikh début juillet !