Evénements d'Al Hoceima: la HACA épingle la SNRT, Medi 1 TV et Med Radio

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La Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA) adresse des avertissements à la Société nationale de radiodiffusion et de télévision, Medi 1 TV et à Med Radio, concernant la couverture des événements survenus dans la ville d'Al Hoceima. Voici pourquoi.

Le 23/07/2017 à 11h30

La Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA) épingle la Société nationale de radiodiffusion et de télévision (SNRT), Medi 1 TV et Med Radio pour violation des prescriptions légales et réglementaires. Les trois décisions, datant du 11 juillet, viennent d'être rendues publiques.

Les deux chaînes de télévision, la SNRT et Medi 1 TV reçoivent ainsi des avertissements de la part de la haute instance en raison de la diffusion de certaines images dans leurs journaux télévisés. La HACA considère qu’elles ont enfreint les dispositions légales et réglementaires.

Pour la SNRT, les programmes incriminés sont les journaux télévisés d'«Al Oula» et «Tamazigh», diffusés les 27 et 28 mai, ayant «couvert le communiqué du procureur général de la Cour d’appel d’Al Hoceima concernant l’arrestation d’un certain nombre de personnes, en liant cela à des images et des scènes reflétant des actes de violence et de vandalisme dans un contexte qui laisse penser qu’il s’agit du motif de l’arrestation mentionnée dans le communiqué». Le même reproche est formulé à l'encontre de Medi 1 TV.

La HACA relève également que «certaines de ces images concernaient les actes de violence ayant eu lieu à l’occasion de l’organisation d’un événement sportif pendant l’une des journées du championnat national de football professionnel au cours du mois de mars 2017». Et de préciser que ces images et séquences étaient présentées comme faisant partie des faits criminels, objet de la poursuite intentée contre les accusés, «d’autant plus qu’elles ont été diffusées concomitamment à des scènes d’agents de la force publique victimes d’affrontements et autres actes de vandalisme, sans que cette diffusion ne précise qu’il s’agissait d’images d’archives, ce qui met ces journaux d’information en non-conformité avec les exigences légales et réglementaires en vigueur en la matière».

Quant à la 3e décision qui concerne la station radiophonique Med Radio, la HACA pointe du doigt le dépassement enregistré durant l’émission "مع المحلل" «Avec l’expert», le 27 mai 2017, «qui concernait les événements qui ont eu lieu récemment dans certaines régions du royaume, et ce, à travers l’utilisation par l’invité permanent de l’émission de termes à connotation péjorative et dégradante pour la dignité humaine, même si ceux-ci n’ont pas concerné une personne nommément désignée, mais qui, vu leurs contextes, permettent de les relier clairement et directement à l’un des manifestants dans les événements qui se sont produits dans certaines régions du royaume, et ce, sans l’intervention de l’animateur de l’émission conformément à l’obligation de maîtrise d’antenne, ce qui rend l’édition de l’émission précitée en non-conformité avec les dispositions légales et réglementaires en vigueur».

La décision concerne aussi «des déclarations ayant considéré le suspect comme étant l’auteur des faits qui lui ont été reprochés, et ce, sans laisser de distance ou de marge d’incertitude ou de supposition».

Il est à noter que la HACA a assorti l’avertissement adressé à Med Radio de l’obligation de diffuser, au début de la prochaine émission «Avec l’expert», une déclaration dans laquelle elle reconnaît que l’invité a tenu des propos violant la dignité humaine sans que l’animateur l’en empêche.

Par Imane Azmi
Le 23/07/2017 à 11h30