El Khalfi répond à Laraïchi

Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication.

Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication. . Brahim Taougar le360

Suite à la dernière sortie du président de la SNRT et 2M dans laquelle il s'est attaqué au gouvernement, le ministre de la Communication met les points sur les "i".

Le 20/12/2013 à 13h24

"Le gouvernement a expliqué à maintes reprises que le problème de l’audiovisuel réside dans sa capacité à se gérer et à créer. L’Exécutif a toujours respecté ses engagements financiers. Il versera à partir de 2014 quelque 400 millions de dirhams au titre des arriérés à la SNRT", a déclaré vendredi à Le360 le ministre de la Communication, Mustapha El Khalfi. Ces 400 millions de dirhams constituent la contrepartie de la taxe audiovisuelle qui était imposée aux ménages et que le gouvernement avait annulée en 2012. "Nous allons verser très prochainement ces arriérés", a-t-il affirmé. "Le gouvernement a déjà donné des explications à ce sujet. L'Exécutif octroie des budgets, mais la gestion des ressources humaines et la création dépendent du management", a-t-il souligné en réaction à des propos formulés jeudi par le président de la SNRT, Fayçal Laraïchi, lors d’une journée d’étude organisée par le SNPM et l’Association des entrepreneurs du secteur de l’audiovisuel. La loi veut le respect des cahiers de charges et des contrats programmes", a souligné le ministre.

Mauvais rendement

Lors de la journée d’étude animée notamment par Abdellah Saaf, l’ancien ministre de l’Education nationale, Laraïchi a appelé à "une autonomie notamment financière de la télévision publique", proposant de se tourner vers des sources de revenus fiables et stables qui permettraient à sa télévision d’adopter des plans stratégiques et de prendre des décisions claires". Plusieurs intervenants ont critiqué le "mauvais" rendement fourni par les deux télévisions publiques ainsi que la gestion de ces "deux boîtes". Le SNPM a réclamé une refonte de la gestion administrative et rédactionnelle. "Il faut se doter d’une liberté de ton, d’un changement dans la ligne éditoriale de Al Oula, et améliorer la prodution artistique", a martelé le représentant du SNPM lors de cette journée. Fait bizarre qui a été noté lors de cette journée : Fayçal Lahrichi et le SNPM, qui étaient jusqu’à un passé très récent des "adversaires" dans l’arène de l’audiovisuel, se sont affichés clairement comme des alliés stratégiques.

En ce qui concerne les critiques des petites sociétés de production télévisuelle qui estiment faible leur part dans l’octroi des marchés audiovisuels publics, le ministre de tutelle a précisé que la "règle veut que 20% des offres soient attribués au marché de production nationale, y compris les petites maisons, et 20% autres à la production extérieure". Il n’en demeure pas moins, a-t-il ajouté, que ces petites sociétés ne répondent pas souvent aux critères légaux, à savoir la détention des rapports assainis avec les impôts, la couverture sociale au profit des salariés et la rationalisation des dépenses. Un autre élément fondamental dans le choix est lié au fait que le "système compétitif doit respecter le droit des tiers".

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 20/12/2013 à 13h24