Conseil national de la presse: l’ANME plaide pour une réforme globale

Les membres de l'Association nationale marocaine des éditeurs (ANME) lors de son assemblée générale du 18 septembre 2025. (S.Bouchrit/Le360)

En marge de son assemblée générale, l’Association nationale des médias et des éditeurs (ANME) a réuni hier jeudi 18 septembre à Casablanca responsables, éditeurs et journalistes pour débattre de l’avenir du secteur. Entre réorganisation du Conseil national de la presse, amélioration des conditions des journalistes et défense de l’entreprise de presse, les interventions ont tracé les grandes lignes d’une presse marocaine en pleine mutation.

Le 19/09/2025 à 14h40

L’Association nationale des médias et des éditeurs (ANME) a organisé hier jeudi 18 septembre à Casablanca une conférence dédiée aux grands enjeux de la presse au Maroc.

La rencontre a été ponctuée par les interventions de Driss Chahtane, réélu président de l’ANME, et de Younes Moujahid, président de la Commission provisoire de gestion des affaires du secteur de la presse et de l’édition.

La vision de l’ANME

Fraîchement reconduit à la tête de l’ANME, Driss Chahtane a réaffirmé la vision de l’association concernant la réorganisation du Conseil national de la presse (CNP), dans le sillage du projet de loi 26.25 adopté cet été.

«Nous approuvons pleinement ce projet et avons toujours défendu les intérêts des éditeurs. En tant qu’institution structurée, notre objectif est d’être représentés au sein du prochain Conseil national de la presse afin de porter un projet global: réorganiser le secteur, défendre les journalistes, améliorer leurs salaires et encourager l’émergence d’une presse spécialisée — sportive, économique, culturelle. C’est crucial pour l’avenir du journaliste marocain et celui de l’entreprise de presse», a-t-il déclaré.

Le président de l’ANME a insisté sur la nécessité d’augmenter les subventions publiques, en particulier pour la presse sportive, à la veille de grands rendez-vous comme la Coupe d’Afrique des nations et la Coupe du monde 2030. Il a également évoqué l’importance de renforcer les partenariats avec des institutions nationales telles que Royal Air Maroc et l’ONCF: «Nous souhaitons que davantage de journalistes puissent bénéficier de la carte de train et de réductions sur les billets d’avion. Ce sont des mesures concrètes pour améliorer leurs conditions de travail.»

Pour sa part, Younes Moujahid a présenté le travail de la commission provisoire, qui a élaboré un diagnostic et formulé des propositions relatives au code de la presse, au statut du journaliste professionnel et au Conseil national de la presse.

«L’entreprise de presse est la base de tout journalisme et de l’exercice de la liberté de la presse. Les problématiques de la carte professionnelle, de l’éthique ou de la déontologie sont directement liées à la santé et à la viabilité de l’entreprise de presse», a-t-il expliqué.

Vers une nouvelle étape pour la presse marocaine

Avec la réforme du CNP et les propositions portées par l’ANME et la commission provisoire, la presse marocaine se trouve à un tournant stratégique. Entre la défense des conditions sociales des journalistes, la spécialisation des médias et la consolidation de l’entreprise de presse, les débats de Casablanca ont dessiné les contours d’un chantier décisif pour l’avenir du secteur.

Moujahid a également exprimé ses inquiétudes concernant certains débats en cours: «La controverse autour du Conseil national de la presse se concentre trop sur le nombre de sièges et la représentativité, alors que des questions essentielles comme la déontologie, la réorganisation de la profession et les prérogatives du Conseil sont reléguées au second plan.»

Par Fatima Zahra El Aouni et Said Bouchrit
Le 19/09/2025 à 14h40