Condamnation de Jajili : le syndicat de la presse rejette le verdict

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Le syndicat national de la presse réagit à la condamnation à deux mois de prison avec sursis du directeur de publication de Al Aan. Selon le SNPM, le procès a été entaché de "deux irrégularités".

Le 17/06/2013 à 13h13, mis à jour le 18/06/2013 à 11h26

La condamnation ce lundi matin de Youssef Jajili, directeur de publication de Al Aan, à deux mois de prison avec sursis, suscite de vifs commentaires. Il s’agit de la première peine à la prison pronconcée à l'encontre d'un journaliste depuis l’avènement en 2011 du gouvernement Benkirane, dont le ministère de la Communication est dirigé par le journaliste Mustapha El Khelfi, fervent militant du Parti justice et développement (PJD). El Khalfi prépare actuellement un nouveau code de la presse appelé à ne plus contenir des peines privatives de liberté.

Le ministre de la Communication n’était pas joignable ce lundi pour commenter ce verdict mais une source proche du gouvernement a déclaré à Le360 que "commenter politiquement ce verdict est une manière de s’ingérer dans les affaires de la justice. Celle-ci n’a pas encore dit totalement son dernier mot, il y a un recours à l’appel contre ce jugement", selon cette source.

Quant au Syndicat national de la presse marocaine (SNPM), il rejette le verdict tout en affirmant que le procès a été entaché de "deux irrégularités". "La première concerne le parquet puisque c’est ce dernier qui a porté plainte dans cette affaire pour exercer une pression et non pas le ministre de l’Industrie en personne", a déclaré Younès Moujahid, président du SNPM. Le deuxième vice de forme, le plus grave selon lui, a trait à la facture au sujet de laquelle le tribunal "n’a pas jugé utile d’entreprendre une expertise".

"Le juge ne cessait de dire au journaliste d’où il s’était procuré cette facture, mais à aucun moment il n’a donné son accord pour la réalisation de cette expertise afin de savoir si elle est authentique ou fausse". "En général, le SNPM ne réagit jamais dans des affaires de diffamation, mais dans ce cas précis, le syndicat ne peut se taire sur deux irrégularités", a conclu Younès Moujahid.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 17/06/2013 à 13h13, mis à jour le 18/06/2013 à 11h26