Ce film de voyage n’était pas une commande publicitaire, explique d’emblée Brandon Li, qui rêvait de longue date de découvrir le Maroc. Un projet retardé en premier lieu par la fermeture des frontières en raison de la pandémie du Coronavirus, mais qui va finalement aboutir à la fin de l’année 2022.
Pendant six semaines, le réalisateur va sillonner le Maroc, à la découverte de sa population, de ses traditions et de son style de vie pour capturer l’essence même d’un pays qui lui était jusque-là inconnu.
L’inspiration première de Brandon Li, c’est Yassine, un jeune cavalier d’Essaouira devenue une star d’Instagram, qui va la lui insuffler. Captivé par les images de Yassine sur sa monture, galopant cheveux au vent sur une plage s’étendant à perte de vue, le réalisateur décide de partir à sa rencontre et de le filmer. En découvrant par la même occasion l’art de la fantasia, toujours perpétué au Maroc, il se rend alors compte à quel point la tradition équestre fait partie intégrante de la culture marocaine et décide de la placer au cœur de son film.
Un montage particulièrement bien ficelé, des images à l’esthétique léchée et une bande sonore digne d’un grand film hollywoodien parachèvent de mettre en valeur des images à couper le souffle du Maroc.
Brandon Li, qui explique ne suivre aucun scénario, se laisse porter au gré de son inspiration et de ses rencontres. Son point de vue sur le Maroc donne à voir un pays aux paysages de toute beauté, où la jeunesse bouillonne, où les traditions se perpétuent à travers le dur labeur des artisans pour donner vie à une architecture et un artisanat exceptionnel.
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Maintes et maintes fois filmées et photographiées, ces scènes de vie marocaines sont pourtant toujours aussi inspirantes. De Jemaâ El Fna et ses troupes de danseurs et de musiciens à Marrakech, en passant par les ruelles bleues de Chefchaouen, le dédale de sinueuses ruelles de la médina de Fès, les cuves colorées des tanneurs de la ville impériale, détentrice du savoir-faire ancestral des artisans marocains, la cité légendaire d’Aït Benhaddou devenue haut lieu de tournages à gros budgets, les dunes de Merzouga, les nomades de la région de Zagora dont le quotidien est rythmé par leur recherche d’eau, l’imposante mosquée Hassan II filmée à même l’eau… Brandon Li a, en huit minutes, donné à voir avec brio le Maroc dans toute sa diversité et sa richesse.
Hasard du calendrier, son périple s’est achevé au moment de la Coupe du monde de football au Qatar, alors que le Maroc enchaînait une série de victoires. Impossible pour lui de ne pas intégrer ses incroyables scènes de liesse populaire à son film. C’est donc sur des images de bonheur intense filmées dans les rues, les cafés et jusqu’aux dunes de Merzouga que Brandon Li achève ce magnifique hommage au Maroc.