L’Aïd El Kebir au Caire: 2500 dirhams d’amende si vous égorgez un mouton en plein air

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C’est au nom de la propreté et de la santé publique que les autorités égyptiennes ont pris cette année une décision radicale à l’occasion de l’Aïd El Kebir: interdire l’abattage en plein air.

Le 21/08/2018 à 11h22

Chaque année, à l’occasion de l’Aïd El Kebir, l’abattage des moutons se fait en grande partie en plein air et bien souvent en pleine rue.Une pratique aujourd’hui jugée par Khaled Mostafa, porte-parole du gouverneur, "barbare et inacceptable".

Pour lutter contre cette pratique peu hygiénique, des consignes strictes ont été envoyées aux habitants afin de leur remémorer la loi interdisant l’abattage dans les rues. En prime cette année, une amende de 5.000 livres égyptiennes (environ 2500 dirhams), voire plus en fonction de la gravité des faits, pour ceux qui décideraient de passer outre.

Au-delà de l’hygiène, cette interdiction est également une affaire de gros sous. En effet, outre le fait que le maintien de la propreté coûte cher, le manque à gagner des abattoirs gérés par l’état est conséquent.

Alors pour donner encore plus de consistance à cet interdit, Dar Al-Ifta, l'institution gouvernementale chargée de rendre des édits religieux, a qualifié de son côté les sacrifices de rue de "grand péché et crime grave".

Et pour cause, le fait de laisser trainer les restes de l’animal est considéré comme impur dans le Coran et est surtout susceptible d’entrainer des maladies et des épidémies.

Il n’en demeure pas moins que malgré les menaces, on continue de vendre les bêtes à même le trottoir et les pots d’échappement en attendant les braseros, sur lesquels, à chaque coin de rue, on grillera les têtes dans quelques jours … Du Caire à Casablanca, même combat.

Par Zineb Ibnouzahir
Le 21/08/2018 à 11h22