Couscousmania: de Marseille à Londres en passant par la Sicile...

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Alors que Kous Kous, le festival international du couscous, battait son plein au début du mois de septembre à Marseille, une publication britannique revient sur ce phénomène culinaire.

Le 21/09/2018 à 08h54

Dans un article sur le couscous, The Independent revient en détail sur les 2000 ans d’histoire de cet aliment de base, célébré à travers le monde.

Pour le journal britannique, la cité phocéenne, qui abritait la nouvelle édition du festival international du couscous, mériterait d’en être la capitale mondiale en tant que ville carrefour entre l’Europe et l’Afrique.

Parmi les souvenirs culinaires de The Independent, un couscous d’Or kabyle avec une sauce au lait et des haricots, un couscous de poulpe, un plat de merguez, des supions (les petits calamars de Marseille) et deux sortes de pois chiches, un couscous sucré aux raisins secs, au zeste de citron et à la noix de muscade.

Au cours de ce festival, quelque trois douzaines de chefs et de restaurateurs ont contribué aux festivités le temps d'un week-end, avec des menus spéciaux et des plats de couscous servis en ville - il y a aussi eu des débats et des émissions sur le sujet.

On y a ainsi débattu du grain lui-même - le blé dur moulu roulé dans la farine et cuit à la vapeur - qui est souvent confondu avec la semoule, poudre de blé beaucoup plus fine utilisée pour les desserts et les crêpes.

Autre sujet de débat, les origines du plat, qui sont alambiquées. Le couscous s’est classé au 2e rang des plats les plus populaires en France à l'arrivée des travailleurs algériens dont le pays était colonisé par les Français, puis quelques décennies plus tard avec la vague constituée du million d’Algériens d'origine française qui ont fui l'Algérie après l'indépendance en 1962.

Toutefois, il n’en demeure pas moins que les tribus berbères d'Afrique du Nord introduisirent le couscous dans l'empire Romain et le firent découvrir ensuite aux Arabes.

Quant aux premières références au couscous, on les retrouve en Andalousie islamique, à travers les œuvres de François Rabelais, écrivain français du XVIe siècle.

Le couscous a depuis été ajouté à la longue liste des candidats au statut de patrimoine mondial de l’UNESCO, parrainé conjointement par les ministères de la Culture du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie, les principaux foyers du plat.

Après Alger et Marseille qui ont abrité un festival dédié au couscous, vient le tour de San Vito, qui annonce la 21e édition ce week-end de son propre festival. Une manière de faire découvrir et perdurer les relations historiques entre l’Italie et l’Afrique du Nord.

La Sicile et ses mini-îles satellites, voisines de la Tunisie, partagent d’ailleurs un plat en commun: le couscous de poisson.

Par Leïla Driss
Le 21/09/2018 à 08h54