Zéro visibilité sur les stocks de médicaments de sécurité

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Revue de presseKiosque360. Il existe de sérieuses craintes sur l’existence d’un stock de médicaments de sécurité. Et pour cause, il n’y a pas de suivi faute de déclarations des établissements pharmaceutiques, ni de classification des produits disponibles...

Le 11/01/2017 à 01h07

Existe-t-il un réel stock de sécurité en médicaments et produits sanguins? Dans son édition du jour, L’Economiste doute fortement de son existence, tant «les médicaments qui sont achetés par le ministère de la Santé sont stockés dans des conditions loin des normes: humidité, infiltrations d’eau, absence du principe first in, first out…». Certains sont même stockés alors qu’ils sont périmés. «Le seul dépôt national de Berrechid contenait 200 tonnes de médicaments passés de date et dont la destruction nécessite un gros budget».

La loi relative à l’obligation de stockage des médicaments définit les niveaux de stocks, les opérateurs concernés, le suivi ainsi que les sanctions en cas de défaillance. Les pharmacies sont ainsi obligées d’avoir un niveau de stock égal à 25% des ventes de l’année précédente.

Pour les grossistes, le stock doit être équivalent à 1/12 des ventes. Le suivi se fait au travers des déclarations mensuelles obligatoires des opérateurs. Sauf qu’elle n’est pas toujours respectée comme le notent les enquêteurs de la Cour des comptes. A peine une dizaine d’industriels sur une quarantaine et 4 grossistes sur 65 ont respecté cette obligation en 2013.

En dépit de la circulaire du ministère de tutelle pour assurer le suivi des stocks, en 2014, les consommateurs avaient constaté que certains médicaments, dont certains sont destinés à des pathologies lourdes, étaient en rupture de stock. Une plateforme électronique a même été mise en place en 2015 pour recueillir en ligne les déclarations de stocks et de ruptures de stocks.

En dépit de tous ces efforts et moyens mis en place, le ministère de tutelle n’avait toujours aucune visibilité sur les stocks de médicaments à fin février 2016. Pire, le stockage de toutes les spécialités telles que les génériques, les vaccins, les concentrés pour hémodialyse… n’est pas obligatoire. Même, les dispositifs médicaux sont exclus.

Pour stocker les médicaments, il y un site national à Berrechid, trois autres à Casablanca et un autre à Salé, mais ils ne sont pas encore tous opérationnels.

Par Rachid Al Arbi
Le 11/01/2017 à 01h07