On lui prédisait de beaux jours lorsque l’opération Zéro Mika a été lancée. Quelques années plus tard, force est de constater que l’industrie du papier peine encore à décoller, de quoi se poser des questions sur les raisons de cette atonie.
Dans son édition du lundi 8 octobre, l’Economiste tente d’y répondre. Et son premier constat renvoie à la problématique du recyclage. Pour que l’industrie du papier soit dynamique, il faut avant tout lui assurer un accès compétitif à la matière première. Or, depuis la fermeture de l’usine de Cellulose du Maroc en 2014, plus aucune société marocaine ne fournit de pâte à papier au Maroc.
Cette situation pourrait ne pas être si problématique que cela, si la culture du recyclage était bien ancrée dans la société marocaine. Ce n’est malheureusement pas le cas. Citant Mounir El Bari, président de la Fédération de l’industrie forestière, des arts graphiques et de l’emballage (FIFAGE), l’Economiste rapporte que le taux de ramassage du papier utilisé ne dépasse pas les 30% alors que dans d’autres pays, il atteint les 80%. Un écart que le gouvernement tente de combler, à travers notamment l’encouragement du recyclage à la source.
Le challenge, comme l’explique le quotidien, est de pouvoir récupérer assez de papier et de carton pour en faire la matière première compétitive dont ont besoin les industriels de ce secteur. Mais pour atteindre cet objectif, une mobilisation des collectivités locales, des ministères et des ménages est une condition essentielle.
C’est d’ailleurs dans ce cadre qu’un projet de contrat programme est actuellement en cours d’élaboration. Les professionnels ont déjà confié à un grand cabinet de la place une étude visant à identifier les contraintes et les moyens nécessaires pour que l’industrie du papier atteigne ses objectifs. Le livrable est attendu pour novembre prochain et devrait servir de base de discussion avec les pouvoirs publics pour enfin doter ce secteur du dynamisme auquel il aspire.