Vidéo. Nouvel an sous couvre-feu à Marrakech: d’énormes pertes pour le tourisme

le360

Le 24/12/2020 à 16h43

VidéoRestaurateurs et hôteliers, autant que l'ensemble des professionnels touristiques à Marrakech, accusent le coup, suite aux nouvelles mesures restrictives, dont l’instauration d'un couvre-feu nocturne à l’échelle nationale, pendant trois semaines.

A Marrakech, première destination touristique du Royaume, qui s’est forgée au fil des ans la réputation d'être un haut-lieu festif, les opérateurs du tourisme sont dans une colère noire. Ils déplorent la soudaineté de ces annonces, alors que de nombreux établissements s’étaient déjà préparés à offrir à leur clientèle un programme d’animations diverses et variées, malgré le contexte de la crise sanitaire.

La quasi-totalité des hôtels de la ville sont actuellement en pleine opération de remboursement de leurs clients réservataires, suite à plusieurs demandes d’annulations qui leur ont été faites.

L’annonce, soudaine, faite lundi dernier par le gouvernement et indiquant l’interdiction de la tenue de toutes festivités lors de la Saint-Sylvestre, avec comme mesure-phare l’instauration d’un couvre-feu et la fermeture des restaurants, a en effet d’un coup de tonnerre pour les restaurateurs et les hôteliers de Marrakech, qui s’apprêtaient à accueillir des milliers de touristes en cette période de fin d’année. 

C'est un nouveau coup dur pour l’activité touristique à Marrakech, déjà mise à mal par plusieurs mois d'état d'urgence sanitaire et de restrictions des déplacements. Marrakech n’est d’ailleurs pas la seule ville concernée par la fermeture totale des restaurants: cette restriction d'une durée de trois semaines s’applique aussi à Casablanca, Agadir et Tanger. 

“C’était une surprise pour nous. Nous savions déjà que les festivités étaient interdites, mais la décision de fermer tous les restaurants, y compris ceux de l’hôtel à 20 heures, nous a fait l'effet d'un choc. En conséquence, nous avons reçu plusieurs demandes d’annulations, de la part de touristes [marocains] et étrangers”, indique Walid, directeur commercial de l’un des palaces de Marrakech.

Des bénéfices substantiels étaient attendus pour cette période des vacances, explique encore cet interlocuteur: “cette période nous permet de se procurer d’importantes bénéfices. Les gens ne veulent plus venir pour rester dans leurs chambres, surtout à Marrakech”.

Contactés par Le360, les restaurateurs se disent eux aussi en colère.

“On vient de reprendre l’activité, et aujourd’hui, on nous oblige de fermer pendant trois semaines. Nous avons des charges à payer, sans oublier le personnel. Heureusement pour moi, j’ai réussi à annuler mes commandes auprès de mes fournisseurs, mais je connais des gens qui se sont retrouvés en arrêt d’activité, avec un frigo rempli et des factures à régler. Malgré tout, c’est une décision compréhensible pour éviter une flambée de contaminations, comme ce fut le cas pour Aïd Al Adha”, témoigne un de ces restaurateurs, qui a requis l'anonymat.

Par Hajar Toufik
Le 24/12/2020 à 16h43