Après le bilan mitigé de son précédent plan de développement, la Bourse de Casablanca affiche de nouvelles perspectives pour la période 2018-2021, avec son nouveau plan baptisé «Ambition 2021» et dont la feuille de route a été validée par le Comité du marché des capitaux de la Bourse de Casablanca.
Dans ce cadre, une rencontre a réuni tous les acteurs du marché, ce vendredi 30 mars 2018, pour présenter les détails de cette feuille de route devant permettre de libérer le potentiel du marché des capitaux, avec la présence de tous les acteurs impliqués: autorités de tutelle (ministère de l’Economie et des finances), les régulateurs (AMMC, Bank Al-Maghrib, ACAPS, etc.) et les professionnels du marché (banques, sociétés de bourse, compagnies d’assurance, Caisse de dépôts et de gestion, etc.).
Lire aussi : Un plan pour réanimer la Bourse de Casablanca
Cette rencontre fut l’occasion de rentrer dans les détails de cette nouvelle stratégie de la Bourse de Casablanca et des orientations stratégiques du Maroc pour devenir le hub financier de l’Afrique. Les acteurs se sont par ailleurs penchés sur deux questions fondamentales: quelle régulation au service du développement du marché? Et quelle réponse aux besoins de financement de l’économie?
Dans ce cadre, Karim Hajji, directeur général de la Bourse de Casablanca, a rappelé que l’orientation s’articule autour de 3 axes: infrastructure du marché, financement de l’économie et rayonnement régional. D’abord, cette vision se matérialise par la mise en place d’une infrastructure performante, robuste et intégrée à même de fédérer toutes les composantes du groupe boursier, particulièrement la Chambre de compensation et la société gestionnaire du marché à terme, utilisant une plateforme technologique multiproduits et dotée d’un cadre solide de gestion intégrée des risques.
Lire aussi : La Bourse de Casablanca et la BRVM implémentent ELITE dans l’UEMOA
Du côté du financement de l’économie, il est surtout question de renforcer l’attractivité de la Bourse auprès des investisseurs nationaux et étrangers à travers la diversification des produits et le développement de la liquidité du marché. La place a jusqu’à présent échoué sur ces deux derniers points, restant un marché de «cash» où sont négociées les actions et les obligations avec une liquidité plus que négligeable pour une place qui souhaite devenir un hub financier régional.
A ce titre, Hamid Tawfiki, président du Conseil d’administration de la Bourse de Casablanca, a souligné la nécessité d’«accélérer l’évolution du marché des capitaux vers une efficience collective en allant d’un marché de titres (actions et obligations) vers un marché des risques».
Enfin, en matière de rayonnement, la place vise la cotation de titres étrangers au niveau de la Bourse de Casablanca, l’amélioration de la connectivité avec les marchés financiers internationaux, la création d’un fonds 100% Afrique et le déploiement du programme Elite en Afrique de l’Ouest et centrale.
Lire aussi : La Bourse de Casablanca prépare son retour dans le MSCI Emerging Markets
En ce qui concerne la régulation, Nezha Hayat, directrice de l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC), a mis l’accent sur «le contexte de changements de régulations des marchés financiers internationaux dans le sillage des évolutions des technologies de l’information». Et dans ce cadre, l’AMMC s’attèlera à accompagner la nouvelle vision pour «assurer un développement harmonieux grâce à un cadre règlementaire sécurisé» qui garantit la protection de l’épargnant et l’équité au niveau du marché.
Pour réussir cette nouvelle stratégie de développement, un Comité des marchés des capitaux (CMM) a été mis en place en vue d’accélérer l’évolution du marché local des capitaux vers une efficience collective. Celui-ci se réunira régulièrement pour évaluer les avancées du projet.