Interrogé par Le360 sur le degré d’exposition des banques marocaines impliquées dans le financement des projets fictifs de Bab Darna, le wali de Bank Al-Maghrib a révélé que la somme des créances en souffrance cumulées par le groupe immobilier auprès du secteur bancaire s’élève à 80 millions de dirhams. «Certaines banques ont déjà déclassé [placé en dettes douteuses, Ndlr] ces créances. D’autres vont le faire en fin d’année», a ajouté Abdellatif Jouahri.
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Le wali de Bank Al-Maghrib dit avoir été étonné de découvrir des centaines d’incidents de paiement, recensés et enregistrés au nom du PDG et des sociétés filiales du groupe immobilier. «Ces multiples incidents auraient pu tirer la sonnette d’alarme», poursuit le wali de Bank Al-Maghrib, en rappelant que l’affaire connaît aujourd’hui une tournure judiciaire.
Environ une douzaine de projets immobiliers fictifs, tous standings confondus, ont été commercialisés par le groupe Bab Darna ces deux dernières années. Mohamed El Ouardi et ses nombreuses sociétés immobilières ne détiennent aucun des terrains sur lesquels devaient être bâtis ces projets, laissant ainsi sur le carreau plus de 1.200 réservataires.
Des projections estiment le montant des avances non restituées par le groupe Bab Darna à plus de 400 millions de dirhams, sans compter les visiblement 80 millions de dirhams de créances bancaire en souffrances révélés par le wali de Bank Al-Maghrib.