Transmission d'entreprises: 40% des patrons n'y songent même pas

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Rares sont les chefs d'entreprises familiales qui songent à transmettre leur société et ils sont de moins en moins nombreux à vouloir transmettre ce bien à un membre de leur famille. Décryptage du baromètre BDO sur la transmission d'entreprises.

Le 23/12/2016 à 15h00

40% des chefs d’entreprises familiales au Maroc n’ont jamais songé à céder ou à transmettre leur entreprise. Ils ne pensent pas non plus le faire à moyen terme.

C’est l’un des résultats majeurs qui ressort de l’étude du cabinet BDO sur la transmission des entreprises au Maroc, et qui a été présenté jeudi 22 décembre à la Bourse de Casablanca.

Ce taux, même s’il reste encore important, connaît néanmoins une baisse comparativement à la dernière édition du même baromètre qui date de 2011. A l’époque, c’était plus de la moitié des chefs d’entreprises familiales qui était dans cette logique.

Pour les 35% qui ont réellement envisagé cette option ou qui sont en train de concrétiser une opération de cession ou de transmission, l'une des principales motivations avancées est liée au secteur d’activité, qu'il s'agisse d'une conjoncture difficile touchant leur domaine ou d'une volonté de se reconvertir dans un autre secteur d’activité.

L’autre raison invoquée par ces chefs d’entreprise est leur souhait de se constituer un patrimoine financier en vendant leurs affaires; soit pour répondre à des difficultés particulières, soit pour profiter de certaines opportunités de capitalisation ou de développement qui peuvent se présenter.

Un autre constat révélé par le baromètre BDO mérite d’être souligné: de moins en moins de chefs d’entreprises familiales envisagent une transmission familiale. En effet, dans le baromètre 2011, 67% des personnes sondées envisageaient une transmission à un ou plusieurs membres de la famille.

Alors qu'en 2016, elles ne sont plus que 53% à envisager sérieusement cette option. Plus de 6 dirigeants sur 10 sondés préfèrent même la vente de l’entreprise à un tiers comme option privilégiée.

Par ailleurs, aucune entreprise du panel sondé n’a proposé l’introduction en bourse comme moyen de cession, ce qui démontre le peu d’attrait de la Bourse pour ce genre d’entreprises.

Par Younès Tantaoui
Le 23/12/2016 à 15h00