“Les banques se dirigent vers les TPME et c'est tant mieux!”, a déclaré Abdellatif Jouahri à Aujourd'hui le Maroc, qui rapporte ses propos dans son édition du jeudi 29 septembre. Le wali de Bank Al-Maghrib s'est exprimé sur la démarche entreprise par les banques et les sociétés de crédit ayant mis en place des offres préalables de crédit (OPC) en application de la loi relative à la protection du consommateur. “Mais tout cela doit être accompagné d'un certain nombre de mesures”, enchaîne le wali de Bank Al-Maghrib en rappelant l'exigence du statut d'auto-entrepreneur.
“Jusqu'à fin mai, il y a déjà eu 50.000 auto-entrepreneurs”, précise-t-il en soulignant le double avantage de cette démarche. “C'est une lutte contre l'informel et un élément important en ce qui concerne l'emploi des jeunes”, ajoute ainsi Jouahri qui a dit être heureux de pousser vers les TPME et le statut d'auto-entrepreneur.
Le wali de Bank Al-Maghrib en a profité pour aborder d'autres questions et chiffres. A propos du taux directeur (2,25%), il s'est félicité de l'impact des décisions de la politique monétaire et de la baisse dudit taux sur les taux débiteurs destinés à la clientèle. En détail, la baisse du taux directeur en mars s'est répercutée sur le taux débiteur avec une nouvelle diminution du taux pondéré de 31 points de base à 5,24%. Favorisées par la concurrence dans le secteur bancaire, les réductions du taux directeur de 75 points de base, depuis le troisième trimestre 2014, se sont traduites par une baisse du taux débiteur global de 79 points de base.
Dans ce sens, Jouahri rappelle que les prévisions de la Banque centrale sont établies sur la base de “stress-tests”. “Pour le moment, les organisations internationales estiment que le pétrole restera encore, au-delà de 2018, inférieur à 50 dollars parce que l'offre est plus importante que la demande”.
“Nous avons reporté au deuxième semestre de 2017 le lancement du début de la mise en œuvre du système de flexibilité des taux de change”. Une campagne d'explication et de communication sera d'ailleurs menée à ce propos. Quant au taux de change effectif nominal, il s'est déprécié en glissement trimestriel de 0,61% au deuxième trimestre, reflétant une baisse de la valeur de la monnaie nationale face à l'Euro. Ainsi, le taux de change effectif réel est ressorti en dépréciation de 0,78%.
Selon BAM, la situation au deuxième trimestre 2016 a été marquée par une perte nette d'emplois de 26.000 postes, recouvrant une baisse de 175.000 emplois dans le secteur agricole et des hausses de 70.000 postes dans les services, de 41.000 postes dans le BTP et de 38.000 postes dans l'industrie et l'artisanat. Aussi, y a-t-il eu une poursuite de la baisse du taux d'activités de 0,8 point, à 47,2%.
“Même les grandes banques marocaines sollicitent celles participatives”, a également déclaré le wali, répondant à ceux qui croient encore en l'existence d'un lobby voulant contrecarrer la création de ces banques participatives. Mais encore faut-il avoir les moyens de travailler dans ce sens: “Il faut avoir des titres participatifs pour que ces banques puissent avoir de la liquidité. Nous travaillons de concert avec le ministère des Finances pour que le Trésor établisse le crédit relatif aux titres”, précise Jouahri, qui rappelle que le nombre d'agréments accordés est pour l'heure de cinq. Dans l'ensemble, huit agréments sont susceptibles d'être accordés.