Le tourisme marocain va mal, très mal, à en croire les dernières statistiques. La destination Maroc ne semble plus intéresser nos clients traditionnels: les touristes français semblent en effet bouder nos dunes et places publiques depuis l’attentat contre le journal satirique Charlie Hebdo. Mais, malgré un manque à gagner d’un milliard de dirhams en l’espace d’un trimestre seulement, la situation ne semble pas trop préoccuper les responsables marocains, et plus particulièrement Lahcen Haddad, ministre du tourisme. Dans des déclarations à Akhbar al Yaoum, le ministre haraki, cité dans l'édition de ce jeudi 4 juin, affirme en effet que son département reste optimiste. «Les opérateurs touristiques ne doivent pas donner l’impression qu’on vit une catastrophe nationale. Ce qui arrive ne doit pas susciter d’inquiétude et nous devons travailler ensemble pour tourner cette page et dépasser la crise le plus vite possible», affirme Lahcen Haddad à nos confrères d’Akhbar Al Yaoum. Pour le ministre du Tourisme, nous vivons bien une situation de véritable régression, mais tous les indicateurs sont là pour attester que nous nous acheminons vers une reprise.
Les chiffres de la criseLes indicateurs n’ont pourtant rien de rassurant. Les arrivées des touristes ont reculé de 0.5%, et on enregistre une baisse des nuitées de l’ordre de 9%. En termes sonnants et trébuchants, cette régression est synonyme d’un recul des recettes de l’ordre de 5.5% lors des seuls trois premiers mois de l’année en cours. Akhbar Al Yaoum ajoute, citant l’Association nationale des agences de voyages (SNAV), que les réservations des touristes français ont globalement chuté de 42%. Mais que ce taux avoisine -46% pour la destination Maroc. Une tendance baissière prévisible et suivie par les autorités marocaines à travers l’observatoire du tourisme, sans que la situation soit insurmontable, selon Lahcen Haddad. D'après les dernières statistiques disponibles, des destinations historiques ont été sévèrement touchées par cette désaffection des touristes français. C’est ainsi que Marrakech et Agadir ont accusé des baisses de nuitées de respectivement 11 et 12%. Tanger a perdu 10% de ses nuitées, alors que Casablanca a pu maintenir le cap avec seulement 2% de baisse.
