Les textiliens sont contre l'augmentation du SMIG, nous apprend Les Inspirations Eco dans sa publication de ce mardi 30 juin. Rappelons que cette hausse du SMIG devait être effective au 1er juillet chez les entreprises opérant dans le secteur du textile. «Cette augmentation programmée ne fera qu'empirer la situation déjà morose de nos entreprises», assure Mohammed Boubouh, président de l’AMITH (Association marocaine des industries du textile et de l'habillement).
Ainsi, l’association et ses membres adhèrent à l'unanimité à la proposition faite au gouvernement par la Confédération générale des entreprises marocaines (CGEM) de reporter jusqu'en 2021 la deuxième revalorisation du SMIG actée dans l'accord du dialogue social d’avril 2019, souligne le quotidien. «Les entreprises vivaient déjà une situation délicate due au changement de saison. A peine avaient-elles commencé à redémarrer leurs activités que la pandémie survenait», fait remarquer Mohammed Boubouh, ajoutant que la crise sanitaire et le confinement ont obligé les entreprises à procéder à l'arrêt total de leur activité. «Non seulement elles ont supporté des charges très élevées, des assurances, des frais bancaires, des charges locatives, mais lorsqu'elles ont voulu reprendre leurs activités suite au déconfinement, ces entreprises se sont retrouvées devant une situation compliquée: elles ne peuvent travailler avec la même capacité puisqu'il faut absolument suivre à la lettre les mesures sanitaires, pour le bien de leurs employés».
«Cela est d'autant plus compliqué que les acteurs du secteur ne disposent d'aucune visibilité claire, que ce soit pour le marché national ou international», poursuit Mohammed Boubouh. «Nous n'avons aucune visibilité sur la reprise des commandes étrangères», insiste-t-il. Pour les textiliens, tout ce qui compte pour les prochains mois, c'est de réussir à maintenir les emplois et réduire au maximum les licenciements. «Nous avons adressé une lettre à la CGEM, en mai dernier, en insistant sur la nécessité de réagir rapidement aux effets néfastes du Covid-19 et ne pas aller dans le sens de l'augmentation du SMIG. Cette revalorisation est injustifiée en cette période corsée et inédite. Nos entreprises ne sont pas capables de supporter les effets de cette augmentation!», précise Mohammed Boubouh.
Les Inspirations Eco fait aussi remarquer que l'AMDH a réalisé une étude sur le développement de la «Marque Maroc» et que les résultats ont été présentés au ministère de l'Industrie, lequel a soutenu ce segment industriel à fort potentiel en cette période atypique. Selon le président de l'AMITH, le ministre de tutelle a déjà donné son aval pour la création de la «Marque Maroc» et les professionnels travaillent actuellement sur le volet de l'amont industriel qui assurera la verticalité et l'indépendance du secteur. «Nous croyons en l'avenir. Il y a vraiment des opportunités à saisir, mais seulement pour les opérateurs qui arriveront à survivre et à dépasser le cap actuel», conclut Mohammed Boubouh.