La réforme du secteur des taxis, plombée par les agréments, n'est pas pour demain, estime L'Economiste dans son édition du jeudi 16 juin. En revanche, le gouvernement veut accélérer le programme de renouvellement du parc. Le Conseil de gouvernement vient ainsi d'adopter un projet de décret revoyant les modalités d'octroi de la subvention destinée à financer l'achat d'un nouveau véhicule. Le texte ne fait cependant pas allusion à la durée du programme ni au reliquat du budget qui avait été fixé à 250 millions de dirhams, dont 150 millions pour la seule région du Grand Casablanca.
Désormais, le chauffeur de taxi qui bénéficie de la prime doit s'engager à utiliser le nouveau véhicule pendant au moins quarante-huit mois. Sinon, il devra restituer un montant forfaitaire de 700 dirhams pour chaque mois restant. Lorsque le chauffeur reçoit, en plus de la subvention, une prime à la casse, il doit remettre son vieux véhicule au concessionnaire automobile qui le confiera à l'opérateur chargé de sa destruction. “Même si elle était prévue dans l'ancien décret, la prime à la casse n'a jamais été versée aux professionnels car le marché de la destruction des anciens véhicules utilisés comme petits taxis n'avait pas encore été attribué”, précise Mohamed El Harrak, secrétaire général du syndicat national des taxis.
A l'évidence, la destruction des anciens petits taxis, souvent à l'état d'épaves, sera confiée au même opérateur chargé de la casse des grands taxis, à Jorf Lasfar. Autant de nouvelles conditions qui avaient été prévues par le décret relatif au renouvellement du parc de grand taxis et qui ont été étendues aux petits taxis. L'objectif est de resserrer les engagements des bénéficiaires par rapport à l'utilisation du véhicule acheté grâce aux deniers publics et de s'assurer du retrait des anciens taxis. Pour l'instant, 8.000 chauffeurs de petits taxis ont pu acquérir un véhicule neuf. Concernant les grands taxis, plus de 1.5000 nouveaux véhicules ont été acquis. Mais il reste encore, selon les estimations des opérateurs, plus de 50.000 taxis qui n'ont toujours pas été remplacés.