Taux directeur de Bank Al-Maghrib: le marché anticipe un statu quo

Succursale de Bank Al-Maghrib, avenue Hassan II, à Casablanca. 

Succursale de Bank Al-Maghrib, avenue Hassan II, à Casablanca.  . Le360 : Adil Gadrouz

Bank Al Maghrib (BAM) devrait maintenir, lors de sa première réunion trimestrielle de l'année 2021, prévue le 23 mars prochain, le taux directeur inchangé à 1,5%, selon les prévisions de BMCE Capital Research (BKR).

Le 18/03/2021 à 07h55

"Lors de sa première réunion trimestrielle de l'année 2021, Bank Al Maghrib devrait, selon toute vraisemblance, renouveler en l’état son dispositif d’intervention au niveau du marché monétaire. Le taux directeur et la réserve obligatoire devraient ainsi se stabiliser à 1,5% et 0% respectivement", estiment les analystes de BKR dans leur dernier "Flash strategy -Preview BAM".

Cette décision se justifie largement au regard de l’impact positif des mesures prises entre 2019 et 2020, particulièrement les deux baisses de -75 points de base (pbs) du taux directeur, sur l’économie réelle via le mécanisme de transmission des crédits et sur l’amélioration des conditions du financement du Trésor, expliquent les analystes, notant que la maîtrise de l’inflation à un niveau bas corrobore aussi cette hypothèse de statu quo.

D'après BKR, les crédits distribués à l’économie en 2020 ont été associés à des taux débiteurs qui se sont inscrit en retrait de -49 pbs en 2020 à 4,42% (et même 4,34% au troisième trimestre), traduisant la baisse du taux des crédits de trésorerie de -58 pbs, des crédits d’équipements de -40 pbs, des crédits immobiliers de -43 pbs et des crédits à la consommation de -26 pbs.

Cette évolution des taux, poursuit la même source, montre que c’est principalement le coût de financement de la trésorerie des entreprises qui a profité le plus de cette tendance baissière, fruit notamment des crédits garantis par l’Etat dans le cadre des produits Damane Oxygène et Damane Relance dont le taux a été fixé à 3,5% et dont le volume accordé a atteint près de 50 milliards de dirhams (MMDH) à fin 2020, ajoute le communiqué.

"Toutefois, il y a lieu de signaler une remontée observée des taux entre le T4 et le T3 2020, ce qui peut s’expliquer principalement par l’effet mécanique de la montée du risque de crédit en raison de la crise sanitaire qui a altéré la solvabilité des ménages et des entreprises", observe BKR, notant que la dégradation en 2020 de 14,5% de l’encours des créances en souffrance pour la première fois à plus de 80 MMDH l’atteste.

En outre, les analystes soulignent qu'en 2020, le coût de financement du Trésor s’est nettement amélioré avec des baisses des taux obligataires allant de -3 pbs à -67 pbs, ce qui a permis à l’Argentier du Royaume de répondre à ses besoins au niveau du marché interne sans difficulté. Une "évolution qui, aujourd’hui, semble se stabiliser", expliquent-ils.

En ce qui concerne l'inflation, celle-ci reste largement sous contrôle avec une légère hausse en 2020 de +0,7%, d'après les analystes, estimant qu'elle devrait se stabiliser à ce niveau en 2021 conformément aux projections initiales de BAM, ce qui reflète l’absence de pressions inflationnistes d’origine monétaire.

Le 18/03/2021 à 07h55