La baisse des taux d’intérêt du crédit ne profite pas à la clientèle des entreprises. Dans son édition du jour, L’Economiste constate que cet important recul (0,59%) des taux débiteurs, qui ont atteint leur cours historique le plus bas (5,08%), n’encourage pas pour autant la clientèle corporate des banques à s’endetter. Même si l’on constate un léger rebond des crédits à l’équipement (+3% à fin septembre), les entreprises ont encore du mal à passer les portes des agences bancaires. Elles sont davantage tournées vers leur gestion quotidienne. «La priorité pour bon nombre d’entre elles est d’assurer le quotidien. Difficile pour elles de se projeter sur le long terme», indique ainsi le journal.
Outre la politique monétaire accommodante, les entreprises attendent des mesures fortes du gouvernement pour relancer la croissance. Elles espèrent ainsi une réduction de la dépendance au niveau des échanges commerciaux de l’Europe sur lesquels le Maroc n’a aucune emprise. Le gouvernement pourrait aussi agir pour coordonner les politiques économiques, budgétaires et des stratégies industrielles aptes à redresser la croissance sur le long terme.
Il est enfin recommandé, pour permettre une amélioration du moral des patrons, d’avancer sur la réforme des délais de paiement. L’Economiste estime que l’injection du quart des crédits interentreprises, estimés à 380 milliards de DH, dans les trésoreries des entreprises, permettrait de stimuler leur activité.
En attendant, c’est la clientèle des ménages qui permet aux banques de vivre. Et pour cause, l’encours des crédits octroyés augmente de 5% en un an, dans un contexte de maintien de la consommation des ménages, comme l’illustre l’importante hausse des immatriculations au cours des 10 premiers mois de l’année.