Mauvaise nouvelle pour les fumeurs. Les industriels et distributeurs de tabac s'apprêtent à augmenter les prix des cigarettes, révèle L’Economiste dans son édition du jour. Le journal précise que la commission d’homologation des prix de tabacs tiendra prochainement une session exceptionnelle pour statuer sur les marques de cigarettes dont les prix n’ont été augmentés ni le 1e janvier ni le 1e avril 2019. Ceux-ci, comme le soutient le quotidien, doivent «présenter la structure détaillée des des produits commercialisés dont les prix sont restés inchangés malgré l’entrée en vigueur de la nouvelle grille de la taxe intérieure de la consommation (TIC)». Ils devront également présenter la structure des prix des marques homologuées et non encore commercialisées avant le 7 mai.
Ces éléments vont permettre au ministère de tutelle de «mettre à plat la grille tarifaire de l’ensemble des opérateurs pour voir dans quelle mesure il est possible de relever encore leurs prix». Le ministère, comme le relève L’Economiste, «soupçonne certains opérateurs de vendre des produits à des prix inférieurs à la somme des droits et taxes. Ce qui revient à pratiquer du dumping», strictement interdit par la loi. La prochaine commission devrait ainsi permettre de constater l’ampleur des dégâts.
Le journal rappelle la hausse de la TIC prévue dans la loi de Finances, hausse qui a fortement impacté les cigarettes premium avec un surcoût de près de 7 dirhams contre 2 dirhams pour les produits bas coûts (économiques). Cela s’est traduit, d’après le quotidien, par une absorption de la hausse par les opérateurs. Ce qui n’est pas du goût du ministère de tutelle qui veut les pousser à augmenter le plus possible leurs prix.
L’Economiste estime que cette nouvelle hausse aura comme effet d’orienter le consommateur soit vers les produits les moins chers, soit vers la contrebande. Ce qui va représenter un manque à gagner à la fois pour le Trésor et pour les opérateurs. D’autant plus qu’en comparant le fumeur marocain au Suisse: le premier doit débourser autour de 12% de son pouvoir d’achat pour un paquet de cigarettes tous les trois jours alors que, pour le second, cela ne coûte que 2%.