Stabilité financière: les mises en garde du CCSRS

Le CCSRS dresse un état des lieux globalement rassurant de la stabilité financière, malgré des défis persistants en matière de retraite et de risques systémiques. DR

Revue de presseLe Comité de Coordination et de Surveillance des Risques Systémiques (CCSRS) dresse un état des lieux globalement rassurant de la stabilité financière du Royaume. Des défis structurels persistent, notamment en matière de retraite et de lutte contre les risques systémiques. Cet article est une revue de presse tirée de Finances News.

Le 08/07/2025 à 19h27

Le Comité de Coordination et de Surveillance des Risques Systémiques (CCSRS) s’est réuni lundi 7 juillet à Rabat, au siège de Bank Al-Maghrib, pour sa 21e session. À l’ordre du jour figuraient l’examen du 12e rapport annuel sur la stabilité financière, le bilan de la feuille de route 2022-2024, ainsi qu’une analyse approfondie des risques systémiques et de la situation macroéconomique du pays.

Le Comité, indique le magazine Finances News Hebdo, a noté un ralentissement attendu de l’économie mondiale, accentué par les tensions géopolitiques et la nouvelle orientation commerciale des États-Unis. Dans ce climat incertain, l’économie marocaine affiche toutefois une croissance robuste de 3,8% en 2024, avec des prévisions optimistes pour 2025 (4,6%) et une légère atténuation prévue en 2026 (4,4%).

L’inflation, qui a ralenti à 0,9% cette année, devrait rester modérée à 1,1% en 2025, avant d’atteindre 1,8% en 2026. Quant au déficit du compte courant, il s’établirait à 2,1% du PIB en 2025, avant de se resserrer à 1,9% l’année suivante. Les réserves officielles, quant à elles, assureraient une couverture de plus de cinq mois d’importations.

Le déficit budgétaire poursuit sa trajectoire de consolidation, passant de 4,4% à 3,9% du PIB entre 2023 et 2024. Il devrait reculer à 3,4% d’ici 2026. Parallèlement, la dette du Trésor est attendue en baisse progressive, de 67,7% du PIB cette année à 65,6% en 2026.

Le crédit bancaire au secteur non financier devrait connaître un regain de dynamisme avec une progression moyenne de 6% sur la période 2025-2026, contre 2,7% sur les deux années précédentes. Cette reprise s’accompagne d’une légère hausse du taux des créances en souffrance, passé de 8,4% en 2024 à 8,8% à fin avril 2025.

Le secteur bancaire a vu son résultat net social bondir de 24%, soutenu par la bonne tenue des activités de marché. Le rendement des actifs atteint 0,9% et celui des fonds propres 9,5%. Les ratios de solvabilité restent solides (16,2% pour le ratio global). Les tests de résistance de Bank Al-Maghrib confirment la robustesse du secteur face aux chocs, et la liquidité reste conforme aux exigences réglementaires.

Dans le secteur des assurances, la croissance se poursuit avec un chiffre d’affaires de 58,8 milliards de dirhams (+5,1%). Les deux branches, vie et non-vie, progressent de manière équilibrée. Le résultat net atteint 4,4 milliards de dirhams (+2,9%), tandis que la marge de solvabilité s’améliore sensiblement, atteignant 354,7% contre 330,4% un an plus tôt.

Malgré l’amélioration de certains indicateurs grâce à la mise en œuvre des hausses salariales issues du dialogue social d’avril 2024, les régimes de retraite du secteur public restent fragiles. Le CCSRS insiste sur la nécessité d’opérationnaliser la réforme annoncée, basée sur un système à deux pôles, pour garantir leur viabilité à long terme.

La Bourse de Casablanca poursuit sa tendance haussière avec une progression de 25% de l’indice MASI au 1er juillet 2025. Toutefois, la volatilité a augmenté, atteignant 15,45% à fin juin, en lien avec les turbulences internationales d’avril.

Le marché obligataire continue de bénéficier de la baisse des taux. Les émissions de Bons du Trésor ont atteint 57,7 milliards de dirhams à fin mai, tandis que l’encours de la dette privée reste stable à 278,6 milliards. L’actif net des OPCVM connaît une forte hausse (+21,2%), atteignant 792 milliards de dirhams, porté par des souscriptions nettes dépassant les 93 milliards. Les OPCI, OPCC et fonds de titrisation affichent également des performances stables ou en progression.

Par La rédaction
Le 08/07/2025 à 19h27