Stabilité financière: CDG Capital décrypte l’après-Covid-19

Le siège du groupe CDG (Caisse de dépôt et de gestion) à Rabat.

Le siège du groupe CDG (Caisse de dépôt et de gestion) à Rabat. . DR

Revue de presseKiosque360. A quoi faudra-t-il s’attendre, en matière de stabilité financière pour le Maroc, après la pandémie du coronavirus? Voici les scénarios de CDG Capital.

Le 13/04/2020 à 20h09

Dans sa livraison du jour, Les Inspirations Eco s’intéresse à l’impact de la pandémie du Coronavirus sur l’économie marocaine. Ainsi, se basant sur la note annuelle de CDG Capital intitulée «Economie nationale et marché de taux face aux enjeux du Covid-19 et de la sécheresse», le quotidien fait remarquer que la gravité de l’impact sur l’économie nationale dépend, dans une large mesure, de la durée de cette crise sanitaire et de la profondeur de ses séquelles. Le journal rappelle que les experts de CDG Capital fondent leurs analyses, principalement, sur le plan de soutien retenu par le Comité de veille économique (CVE) dont les solutions portent sur une période de 4 mois allant de mars à juin.

Les analystes mettent en lumière les efforts du CVE qui s’est attelé à mettre en place une batterie de mesures pour amortir l’ampleur du double choc sur la conjoncture nationale. Toutefois, malgré les mesures prises, les auteurs de l’étude estiment que cette crise exceptionnelle devrait générer des effets de second tour, particulièrement pour la stabilité du système financier et monétaire national. On apprend aussi que la dépréciation de la valeur des actifs, notamment financiers et immobiliers, devrait accentuer le déséquilibre des caisses de retraite et déstabiliser l’équilibre ressources/engagements des compagnies d’assurance, particulièrement pour la branche vie.

CDG Capital estime aussi que l’accentuation du déficit de liquidité, sous l’effet de la hausse tendancielle de la monnaie fiduciaire combiné au recul des réserves de change et à l’engagement de Bank Al-Maghrib dans une politique monétaire expansionniste, pourrait alimenter une inflation d’ordre monétaire. D’ailleurs, Les Inspirations Eco note que, pour l’année 2020, le creusement du déficit de liquidité du système bancaire devrait se poursuivre à un rythme plus accentué sous l’effet de la hausse tendancielle de la circulation fiduciaire, qui sera amplifiée par la panique générée par la pandémie du Covid-19. On apprend aussi que l’équilibre entre les recettes et les dépenses ordinaires sera déstabilisé et nécessitera des efforts de régulation qui se feront notamment à travers un ralentissement du plan d’exécution des investissements, conjugué à un recours plus important à l’endettement et à une multiplication des opérations d’échanges de titres en vue de soulager les titres à court terme, notamment en 2020 et 2021.

Les analystes de CDG Capital indiquent également que la demande devrait s’accroître compte tenu de l’instabilité de l’économie nationale, ce qui devrait réduire l’intérêt des opérateurs pour les placements action et immobilier. Autre chose: le rapport estime que les investisseurs devraient se positionner en «wait & see» et garder leurs avoirs en cash. «La courbe des taux devrait s’orienter à la baisse, pour la deuxième année consécutive, sur l’ensemble des segments avec une cadence déterminée, d’une part, par l’équilibre offre/demande sur le marché et, d’autre part, par les décisions de la Banque centrale concernant le taux directeur», concluent les analystes.

Par Ismail Benbaba
Le 13/04/2020 à 20h09