La recomposition du paysage bancaire africain s’accélère. Le 11 août 2025, Société Générale a finalisé la vente de 100% du capital de sa filiale mauritanienne, Société Générale Mauritanie (SGM), à un consortium composé d’Enko Capital et d’Oronte.
Cette transaction marque une nouvelle étape dans la stratégie de recentrage engagée par le groupe depuis l’arrivée de Slawomir Krupa à sa tête, en mai 2023, rapporte Challenge.
L’opération intervient après l’échec d’un premier projet de cession avec le groupe Coris. Les nouveaux propriétaires ambitionnent de repositionner SGM comme un acteur majeur du financement de l’économie mauritanienne, avec un focus sur les secteurs miniers, gaziers, agricoles et sur l’accompagnement des PME.
Jusqu’ici, la filiale comptait 11 agences, près de 40.000 clients, un produit net bancaire de 35 millions d’euros et un bénéfice net de 9,9 millions d’euros.
Le départ de Société Générale de Mauritanie n’est pas un cas isolé, peut-on lire. Ces dernières années, le groupe a quitté successivement le Congo, le Tchad, le Mozambique, le Gabon, la Guinée, le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Royaume. Cette contraction géographique vise à concentrer ses ressources sur des marchés jugés plus rentables et moins risqués, explique Challenge.
Le mouvement dépasse le seul périmètre français. Barclays a acté en 2024 la vente de sa dernière participation dans Absa, tournant la page sur près d’un siècle de présence en Afrique.
Standard Chartered a annoncé, en avril 2025, son retrait de cinq pays africains, tandis que BNP Paribas s’est progressivement désengagée d’Afrique subsaharienne depuis 2019.
Ce retrait progressif des grandes banques européennes bouleverse les équilibres et ouvre un boulevard aux champions panafricains. Au premier rang de cette offensive, figurent Attijariwafa Bank, Bank of Africa et le groupe Banque Centrale Populaire, qui ont consolidé leurs positions au sud du Sahara au fil des deux dernières décennies, ajoute l’hebdomadaire.
Pour le Royaume, cette redistribution des cartes bancaires sur le continent représente une double opportunité: renforcer son influence économique et capter des parts de marché laissées vacantes par les géants européens.
La proximité géographique et culturelle, alliée à une expertise éprouvée dans le financement des PME et des infrastructures, confère aux banques marocaines un avantage concurrentiel indéniable.
En Mauritanie, comme dans d’autres marchés stratégiques, l’espace laissé libre par Société Générale pourrait bien devenir le terrain de jeu privilégié des groupes du Royaume, en quête de nouvelles implantations.








